Un Protocole d’accord entre la RCA et l’ONU sur la prise en charge des enfants associés aux conflits armés

Photo d'illustration

19 juin 2019

Un Protocole d’accord entre la RCA et l’ONU sur la prise en charge des enfants associés aux conflits armés

 

Les enfants ont été fortement associés aux différentes crises qui ont secoué la République centrafricaine (RCA), avec comme résultat des milliers d’enfants tués, blessés, violés, enlevés, recrutés et utilisés, par les groupes armés. Faisant sienne la cause de ces enfants, la RCA a ratifié le Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés,

 

C’est pour enrayer ce phénomène que le Ministère de la justice et des droits de l’Homme s’est associé avec celui de la promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant, pour organiser un atelier de sensibilisation à l’intention des fonctionnaires de leurs ministères respectifs et de celui de l’Intérieur, des Forces de défense et de sécurité, ainsi que des organisations œuvrant dans la protection de l’enfance, sur le Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés ratifié le 21 septembre 2017 par le Gouvernement centrafricain.

 

L’objectif de cet atelier organisé les 18 et 19 juin 2019, avec l’appui de la MINUSCA, était de sensibiliser les participants sur le processus de mise en œuvre du Protocole facultatif sur l’implication des enfants dans les conflits armés, et la revue d’un projet de Protocole d’accord entre la République Centrafricaine, l’Organisation des Nations unies à travers la MINUSCA et l’UNICEF sur la prise en charge des enfants associés aux Forces et groupes armés, et leur transfert aux partenaires.

 

En effet, à travers ce protocole le Gouvernement de la République Centrafricaine reconnait les enfants associés aux Forces ou aux groupes armés comme des victimes qui ne peuvent être pénalisés du fait de leur association avec les Forces ou groupes armés.

 

Le Chargé de mission du Ministre centrafricain de la justice et des droits de l’Homme, Firmin N’Gbeng-Mokole s’est dit rassuré par « l’engouement et l’engagement avec lesquels les différents participants ont échangé sur les différentes questions qui leur ont été soumises, au regard de l’intérêt que le gouvernement porte à ce sujet, mais également de celui que toutes les parties prenantes attachent à la recherche de solutions par rapport à la situation des enfants associés aux forces et groupes armés ».

 

« Il faut saluer le gouvernement pour avoir ratifié le Protocole facultatif. Cela lui donne un cadre international pour tous ses efforts. Il faut aussi saluer le travail commencé par les participants pour développer un code de protection des enfants. Cela donne aussi le cadre juridique national pour s’assurer que le Protocole facultatif et les lois nationales seront en phase », a renchéri le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations unies, chargé des affaires politiques, Kenneth Gluck.

 

Le Père Leon Moussa, participant et coordonnateur de l’ONG Béthanie spécialisée dans la protection de l’enfant, attend des résultats concrets de ce processus. « Il faut qu’il n’y ait plus d’enfants dans les groupes armés. Qu’il n’y ait plus de personnes qui recrutent des enfants pour faire la guerre, quelles que soient les raisons. Les enfants doivent retrouver leur place à l’école », a martelé le salésien.

 

Rappelons que les recommandations faites à la fin des travaux permettront la mise en place de mécanismes de suivi pour une meilleure application du Protocole facultatif, la signature et finalisation du Protocole d’accord entre la République Centrafricaine, l’Organisation des Nations unies à travers la MINUSCA et l’UNICEF sur la prise en charge des enfants associés aux Forces et groupes armés, et leur transfert aux partenaires.