Des efforts pour régler des différends liés à la transhumance dans l’Ouham-Pendé

22 juin 2019

Des efforts pour régler des différends liés à la transhumance dans l’Ouham-Pendé

 

Il est environ midi et trente minutes ce 21 juin 2019. La délégation conjointe composée du Sous-préfet de Paoua, des membres locaux du bureau de la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FENEC) et de la MINUSCA fait son entrée à Benamkor, une commune située à environ soixante kilomètres au Nord-ouest de Paoua dans l’Ouham-Pendé. C’est vendredi, jour de marché, et cela tombe bien car les habitants des villages affluent vers Benamkor qui grouille déjà de monde.

 

 

La délégation est heureuse. Elle va profiter de l’affluence pour faire passer un message important pour toute la communauté. Le domicile de la Maire Esther Koutoubo, situé à proximité du marché, est très vite envahi par une foule curieuse d’écouter le message de l’autorité. La Maire plante le décor : présentation de la délégation, objectif de la visite. Puis c’est le tour du Sous-préfet de Paoua, Martin Kossi. De faire son plaidoyer sur la question de la transhumance, le nœud des problèmes dans la localité. « Les peuls sont nos frères. Que nous le voulions ou pas nous sommes condamnés à cohabiter. Faisons en sorte que ce qui s’est récemment passé à Koundjili et Lemouna en mai ne se reproduise plus », conseille-t-il.

 

« Nous n’en disconvenons pas. Nous souhaitons tous vivre ensemble et dans la paix. Mais il faut que nos frères fassent un peu attention à leurs troupeaux qui dévastent nos champs. Les différents conflits qui se sont précédés sont des exemples qui doivent nous interpeler tous », rétorque Gervais Djaman, Président de la jeunesse de la localité.

 

Plus conciliant, le Président du bureau local du FENEC Moussa Saleh plaide pour plus de tolérance et de dialogue. « Il est triste qu’agriculteurs et éleveurs s’entredéchirent alors qu’ils peuvent trouver un terrain d’entente. Il est important de dialoguer. Les peuls ne sont pas là pour prendre ce qui vous appartient, et ne font pas dévaster les champs par leur troupeau de manière délibérée. Toutefois, en cas de conflit, il serait préférable de s’en référer aux autorités compétentes que de se rendre justice soi-même », explique-t-il.

 

Très attentif aux échanges, le Chef de bureau de la MINUSCA à Paoua renchérit que « le gouvernement et la MINUSCA sont particulièrement préoccupés par les attaques et les incidents répétitifs liés à la transhumance », pour mettre l’accent sur l’importance de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA). Laurent Wastelain averti surtout que « tous ceux qui commettrons désormais des actes pouvant compromettre l’effectivité de l’application de l’Accord seront traités comme des ennemis de la paix et donc qu’ils ne bénéficieront d’aucune faveur ».

 

Pour leur part, de nombreux habitants prennent à leur tour la parole pour plaider pour la cohésion sociale, reconnaissant paysan et éleveur sont et doivent rester complémentaires, car l’un a besoin du lait et de la viande le l’autre qui, à son tour, a besoin de ses produits agricoles de l’autre pour se nourrir.

 

Cette activité conjointe des autorités locales, du bureau local du FENEC et la MINUSCA lance une vaste campagne de sensibilisation dans toute la sous-préfecture de l’Ouham-Pende.