Vers une Commission Vérité, Justice, Réparations et réconciliation en RCA

22 juin 2016

Vers une Commission Vérité, Justice, Réparations et réconciliation en RCA

S’appuyant sur le document de Stratégie globale pour la réconciliation nationale en RCA élaboré en novembre 2014 et sur le Rapport sur les consultations populaires a la base organisées de février a mars 2015, le Forum national de Bangui, organisé du 4 au 11 mai 2015, a adopté une recommandation exigeant la création rapide de la Commission Vérité- justice- réparations et réconciliation.

Ce dispositif apparait pour la majorité des Centrafricains comme l’un des maillons essentiels  du processus de sortie de crise. Cependant, sa mise en œuvre nécessite l’établissement de modalités institutionnelles et des domaines de responsabilités clairement définis entre plusieurs acteurs.

C’est la raison pour laquelle, en partenariat avec la MINUSCA, le Ministère centrafricain des Affaires sociales et de la Réconciliation a organisé ce mercredi 22 juin un séminaire gouvernemental d’échanges et d’appropriation du processus de mise en place de la Commission vérité- justice -réparations et réconciliation en Centrafrique.

Saluant la tenue de ce séminaire, la ministre centrafricaine des Affaires sociales et de la réconciliation,  Virginie Baikoua, a souligné que cette commission est « une alternative possible de  mise à terme durable de la culture de la violence qui s’est propagée à tous les segments de la société… » Elle a ensuite indiqué que « l’inclusion et la participation doivent être  privilégiées dans l’atteinte des objectifs de cette commission » dont elle a vivement souhaité la naissance avant de redire la parfaite adhésion du gouvernement à l’esprit de cette commission en construction.

Le ministre de l’économie du Plan et de la Coopération Internationale, Felix Moloua, représentant le Premier Ministre a l’ouverture de ces travaux, a quant à lui indique le cadre de récurrence des conflits : «la principale cause de la récurrence des conflits en Centrafrique avec ses lots de violence en tous genres est liée à l’impunité. » C’est pourquoi, a-t-il indiqué, « il est impérieux pour les nouvelles autorités issues des dernières élections libres, démocratiques et transparentes de répondre au vœu des populations par la création des conditions nécessaires pour lutter réellement  contre l’impunité et favoriser la réconciliation nationale véritable. »

Au nom de la MINUSCA, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Diane Corner, a assuré le gouvernement  du soutien de la Mission et salue les perspectives d’une commission qui entend « être une porte de sortie d’une crise » et une véritable voie de salut pour le peuple. 

La MINUSCA, par l’entremise de sa Division des Droits de l’Homme,  prête un appui et travaille avec les autorités du pays pour arrêter et traduire en justice les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis dans le pays, notamment en coopérant avec les États de la région et avec la Cour pénale internationale. Elle concourt aussi à renforcer, notamment par l’assistance technique, les capacités de l’appareil judiciaire du pays et des institutions nationales de défense des droits de l’homme et contribue aux efforts de réconciliation nationale.