Abus sexuels : la 1ere équipe de réponse immédiate de l’ONU formée à Bangui

7 avr 2016

Abus sexuels : la 1ere équipe de réponse immédiate de l’ONU formée à Bangui

 
Le 12 mars 2016, le Conseil de sécurité des Nations Unies procédait à l'adoption d'une résolution historique (2272), renforçant les mesures de lutte contre les abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies déployé dans le cadre de missions de la paix.Un texte via lequel le Conseil de sécurité apporte son soutien ferme à la politique de tolérance zéro dans les cas d’abus ou d’exploitations sexuels commis par des troupes censées protéger les civils ».
 
Dans le cadre de l’application de ladite résolution, une quinzaine de personnels civils, de la Police et de la Force de la MINUSCA ont pris part, du 5 au 7 avril 2016 au quartier général de la Mission à Bangui, à la session de formation consacrant le lancement des activités de l’Equipe de Réponse Immédiate dans le domaine des abus et exploitation sexuels qui pourraient être commis par des personnels de l’Organisation des Nations Unies.
L’initiative novatrice est une première au sein du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU. « La MINUSCA est donc une mission pilote par rapport à la mise en place d’une telle structure », comme l’explique Olivier Belcourt, chargé des investigations au sein de la projection permanente des Nations Unies, par ailleurs, formateur.
Le choix de la MINUSCA pour lancer ce type d’activité s’est fait au regard des évènements de ces derniers mois relatifs à plusieurs allégations récurrentes d’abus et d’exploitation sexuels à l’encontre de certains de ses employés.
 
Aussi, la rencontre a-t-elle consisté non seulement en la formation à la prise en charge sociale et médicale des victimes, mais également au déploiement de l’équipe le plus rapidement possible sur les scènes de crimes. Ce, afin de sécuriser les lieux et rassembler le plus possible d’éléments de preuves de manière à faciliter la suite de la conduite des investigations.
« Ces personnels sont déployables en 24 heures sur les scènes de crime en cas d’allégation. Ainsi, lorsque la Mission prendra la décision de déployer l’équipe de réponse immédiate, elle pourra faire appel à ces différents experts de manière à avoir une réponse instantanée par rapport aux évènements », a par ailleurs indiqué M. Belcourt.
 
Les participants dans leur ensemble se félicitent des nombreuses « connaissances techniques » qui leur ont été transmises lors des différents modules théoriques et pratiques, essentiellement en rapport avec la collecte et  la préservation de preuves qui pourraient être utilisées dans le cadre des investigations.
 
Mais comme le fait observer Julie Dube-Gagnon, officier des Droits de l’Homme, « beaucoup de défis sont à relever. L’un d’entre serait de pouvoir déployer sans délais l’équipe sur le terrain, mais également de définir et attribuer des rôles clairs aussi bien pour chaque membre que pour tous les intervenants qui sont en contact avec les victimes ». Et de faire valoir qu’ « Ils sont malheureusement trop nombreux aujourd’hui encore à s’entretenir avec victimes et témoins. Or nous devons toujours avoir à l’esprit de protéger les victimes ».
 
La présente session a été organisée par l’Unité de Conduite et Discipline de la MINUSCA, dont le mandat et l’action en  République centrafricaine ont pour pilier essentiel la protection des civils.