A Bambari, la rotation des FSI renforce le sentiment de sécurité des populations

6 juil 2017

A Bambari, la rotation des FSI renforce le sentiment de sécurité des populations

Le 12 mars 2017, Bambari accueillait le Président de la République, Faustin Archange Touadéra, venu confirmer le retour de l’autorité de l’État dans la préfecture de la Ouaka, après les crises survenues quelques mois auparavant. Cette visite, pleine de symboles,  intervenait quelques jours après le déploiement historique, le 10 mars 2017, de 35 gendarmes à Bambari aux côtés de la MINUSCA, en appui aux deux seuls gendarmes restés sur la dizaine précédemment en poste; six d’entre eux ayant péri dans une embuscade mortelle en octobre 2016 et les deux autres, ayant quitté la ville.

A la tête de ce premier contingent déployé, le chef d’escadron, Simplice Mafoutapa, avait salué le travail préalablement effectué par la Mission, qui a libéré la ville de l’influence des groupes armés, en l’occurrence, le mouvement pour l’Unité et la Paix en Centrafrique (UPC) et le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), qui constituaient une menace pour les populations civiles. « Avant notre redéploiement à Bambari, la MINUSCA a fait un travail remarquable. Mais le défi pour nous reste de gagner la confiance de la population et  d’assurer sa sécurité en toute impartialité », avait déclaré Simplice Mafoutapa.

En quelques mois, les résultats sont tangibles : les habitants du chef-lieu de la Ouaka affirment se sentir plus en sécurité. « Ne plus voir des hommes en armes qui ne sont ni des forces étatiques ni de la MINUSCA, me rassure », explique Jean-pierre Kouzou, couturier. De plus, les barrières identitaires et géographiques se lèvent peu à peu pour laisser place à la reprise des activités économiques, comme en témoigne Madeleine Kouzou une déplacée interne au camp ‘ALTERNATIVE’’ « maintenant tout va de mieux en mieux à Bambari. Nous commençons à circuler librement dans la ville pour vaquer à nos occupations »

Depuis le mois de juin 2017, un deuxième contingent de Forces de sécurité intérieures (FSI) a été déployé à Bambari, dans le cadre de la rotation des effectifs. Pour le capitaine Donatien Zokokette-Zigbi qui le dirige, « le premier contingent, avec l’aide de la MINUSCA, a fait un travail remarquable. Le taux de criminalité a sensiblement baissé et nous sommes en train de leur emboiter le pas pour essayer de le réduire au maximum ». Et d’ajouter que  l’une des solutions passe par « la multiplication des patrouilles conjointes dans la ville pour rassurer la population ». Le but étant de « montrer que nous sommes là, que nous occupons désormais le terrain.»

Un avis partagé par le maire de Bambari, Abel Matchipata: « les patrouilles ont montré leur pleine efficacité dans la ville. La population se sent de plus en plus en sécurité mais ce sont des actions qu’il va falloir intensifier en dehors de la ville », propose-t-il.

Rappelons que depuis  novembre 2016,  des affrontements entre groupes rivaux de l’ex-coalition Seleka autour de la ville de Bambari avaient aggravé la situation sécuritaire dans la préfecture de la Ouaka. En février 2017, la MINUSCA a dû user de la force pour stopper en deça de la ligne rouge qu’elle avait fixée, les hommes du FPRC qui voulait investir la ville suite à de rudes combats avec ceux de l’UPC. Plus de 20.000 déplacés internes et de nombreuses victimes avaient été répertoriés par les services humanitaires.