Bangui au rythme des fêtes de fin d’années

28 déc 2016

Bangui au rythme des fêtes de fin d’années

A l’instar de capitales du monde, les derniers jours qui séparent 2016 et 2017 riment avec effervescence à Bangui. En témoigne le décor à plusieurs endroits de la ville, qu’il s’agisse de ses magasins, marchés, espaces publics voire principales artères ou l'ambiance se fait de plus en plus  bruyant, en plus de la luminosité.

Au rond-point Zéro, centre des affaires de Bangui, le décor est coloré. Tout au long des rues, sapins et jouets occupent l’intérieur et les façades des magasins ainsi que les trottoirs. Les boutiques et commerçants ambulants se sont approvisionnés en jouets et objets de décoration de toutes sortes.

Au grand bonheur de clients qui, tout aussi enthousiastes que les commerçants, se retrouvent tous les jours en ces lieux dans la ferveur et l'excitation de la fête. A la différence de l’année derniere comme le souligne Magloire Mingala, vendeur ambulant. «Contrairement aux années passées, les fêtes s’annoncent bien. Les clients sont de plus en plus nombreux à vouloir oublier les difficiles moments en faisant les fêtes en famille. Pour moi, c’est une aubaine car les affaires marchent à merveille », dit-il.

Freddy Batila, artisan, fait le même constat. Installé devant l'un des trois supermarchés de la ville, il vend des crèches fabriquées dans des matériaux locaux comme le bois ou le rotin. « C'est une occasion unique, chaque année, et il est important d’avoir chez soi tout ce qui symbolise la fête de Noel ; je le confectionne avec mes amis pour nous faire de l’argent et aussi permettre aux Centrafricains d’avoir tous les artifices de la fête chez eux », lance-t-il. En argile ou en pailles, ces réalisations, qui sont le fruit d’« une ingéniosité » selon Abel Ngaya, font le bonheur de nombre de Centrafricains.

En effet, offrir des cadeaux est devenu une marque d’affection après les durs moments passés par les Centrafricains. « Les années précédentes ont été difficiles pour ma famille, j’ai toujours été en quête des moments pour réaffirmer mon affection à mes parents et les fêtes de fin d’années sont des occasions uniques où je dois le faire », affirme Melina Gaba, les mains chargées de cadeaux.

Au Kilomètre 5, quartier commercial de Bangui, les magasins sont remplis de jouets, et les vendeurs à la sauvette rivalisent de stratégies pour attirer les clients.  «La diversité de mes articles et leur écoulement rapide montrent que les Centrafricains veulent vraiment faire la fête en famille », témoigne Saleh Mahamat, commerçant de son état.

Réputé pour être le point de ravitaillement de la capitale en denrées alimentaires, le marché de Pk12 situé à la frontière nord de Bangui, affiche, lui aussi, fière allure. Ici aussi, la foule est devenue de plus en plus compacte, les taxi-brousses multiplient les allers-retours pour ravitailler  la ville en victuailles. Et Marcelline Goulou s’en réjouit: « les fêtes sont une occasion de réjouissances ; ma famille et moi avons décidé de manger aussi de la bonne nourriture à l’occasion ». Un enchantement également partagé par Régis Moundou, vendeur de cabris: « les affaires marchent, les clients affluent ».

Ces fêtes de fin d'année constituent aussi une occasion aussi de se réunir en public, de matérialiser la paix retrouvée. A cet effet, la mairie de Bangui n’est pas restée en marge. Dans les locaux de la Délégation spéciale de la Ville de Bangui, le personnel s’affaire pour le réveillon. Des artistes musiciens se relaient pour les dernières mises au point d’un grand concert qui doit se tenir le 31 décembre  à la place de la République (point Zéro). Marie-Josée Tonga, Officier d’Etat civil en donne les détails: « nous voulons offrir une occasion de festivités publiques aux Banguissois, qu’ils puissent s’amuser ensemble et cela a aussi pour but de favoriser la cohésion sociale car les Banguissois de tous les bords politiques ou religieux vont se réunir pour se réjouir. »

Ces réjouissances publiques se font également à travers des kermesses organisées ça et là. On en dénombre cinq dans la ville de Bangui. Au parc du cinquantenaire, situe au centre-ville, se tient la kermesse dite de l’Unité. Des stands, qui sont en fait des mini-restaurants, voient défiler tous les jours  des Banguissois en quête de retrouvailles en public, comme Gustave Milabe: « Je viens tous les jours à la kermesse pour me relaxer avec mes amis, profiter de  l’ambiance de la fin d’année.»

Bangui "la coquette" s'est parée de ses plus beaux habits pour attendre 2017, renouant avec l'espérance, après plus de quatre ans de crises successives.