Bangui retrouve le calme après de violents affrontements

15 jan 2021

Bangui retrouve le calme après de violents affrontements

Deubalbet Wewaye

La capitale centrafricaine reprend, peu à peu, son souffle après la tentative d’intrusion de groupes rebelles, ayant occasionné de violents combats au matin du mercredi 13 janvier 2021. 24 heures après ces malheureux évènements, les habitants vaquent peu à peu à leurs occupations.

Sur l’Avenue Barthelemy Boganda, l’un des principaux axes de convergence au centre de Bangui, la circulation est plus timide qu’à l’accoutumée, ce jeudi 14 janvier 2021. Entre deux klaxons de taxis et de véhicules particuliers, Terrence, un jeune vendeur de café, traverse la voie à toute allure pour répondre à l’appel d’un client posté de l’autre côté.

« C’est l’un des rares clients de ce matin. Je sens que les affaires ne vont pas être bonnes aujourd’hui », confie-t-il avec un air visiblement déçu. « Le matin, je vends le café et l’après-midi, je vais à l’école. Ça me permet de subvenir aux besoins de ma famille », rajoute le jeune Terrence, regrettant que ces tristes évènements aient impacté aussi les activités scolaires.

Au rond-point du PK0, la circulation est tout aussi fluide. Deux camions des Forces armées centrafricaines (FACA) sont stationnés à l’angle de la Place. Ils sont talonnés par un véhicule blindé de la MINUSCA. Tous sont ici pour assurer la sécurité de la population mais aussi pour la rassurer.

« C’est plus tranquille de les voir. S’ils n’avaient pas été là, je pense que personne n’oserait rester ici, avec ce qui s’est passé hier », confie Gypsie, une vendeuse de chenilles qui s’est trouvé une place de fortune devant une boutique de vente de téléphones. « Je suis une maman, si je ne sors pas, que vont manger mes enfants ? », s’interroge la jeune femme.

Mbassamalet Maurice, pasteur de son état, abonde dans le même sens. « Nous avons peur mais nous sommes obligés de sortir pour essayer de chercher de quoi manger pour les enfants. Heureusement qu’il y a la présence des Forces de l’ordre et de la MINUSCA. Mais si vous voyez que la ville est calme comme ça, c’est parce que les gens ont peur de sortir suite à ce qui s’est passé hier », dit l’homme de Dieu, père de huit enfants.  

Pour renforcer la sécurité dans la ville, les Forces de sécurité intérieure (FSI) de leur côté ont multiplié des postes de contrôle à chaque coin stratégique de la ville. C’est le cas devant le Ministère de la défense où tout véhicule commercial et de particulier est soumis, sans exception et de manière systématique, à un contrôle de sécurité. « Aucun objet illicite, tel qu’une arme blanche ou à feu ou encore un produit dangereux, ne doit passer », lance un agent. « Ça ne me dérange pas ; ils font leur travail et c’est pour notre bien », reconnait Guy, un conducteur de taxi.  Ce dernier ne cache pas non plus son soulagement suite à la décision des autorités interdisant la circulation des taxi-motos dans tout Bangui depuis les affrontements de la veille. Ces derniers sont suspectés d’être le moyen de déplacement souvent utilisé par les assaillants.

Rappelons qu’à la suite des combats du 13 janvier 2021, les autorités centrafricaines ont décidé d’instaurer un couvre-feu de 18 heures à 05 heures du matin. Une restriction initialement instituée le 7 janvier dernier de 20 heures à 5 heures, à travers tout le territoire centrafricain.

A4P