Bangui s’apprête à ratifier les traités et conventions relatifs aux droits de l’homme C’est pour éviter les 2 points

30 juin 2016

Bangui s’apprête à ratifier les traités et conventions relatifs aux droits de l’homme C’est pour éviter les 2 points

La RCA devra ratifier tous les traités et conventions relatifs aux droits de l’homme d’ici à 2019. C’est, en substance, ce qui ressort d’un atelier, du 27 au 29 juin 2016 à Bangui, sur l’élaboration du plan d’action national de mise en œuvre des recommandations faites à la Centrafrique par les différents mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies. L’objectif général de l’atelier était d’amener les participants à savoir lire les documents sur les recommandations de mise en œuvre des mécanismes des droits de l’homme et les utiliser ; mais aussi de rédiger un plan d’action sur quatre ans (2016-220) dans ce domaine. 
 
En effet, à l’instar d’autres pays en conflit ou en situation de post-conflit, la situation des droits de l’homme en Centrafrique est alarmante en raison des cas récurrents de violations et abus de droits de l'homme et du droit international humanitaire. Ces dernières sont toujours rapportées par les observateurs nationaux et internationaux. Des exécutions extrajudiciaires et arbitraires, les menaces de mort, les traitements cruels, inhumains et dégradants, le viol, la violence sexuelle et sexiste, les arrestations et  détentions arbitraires, les enlèvements, le travail forcé et la destruction ou l'appropriation de biens commis par des groupes armés et souvent par les agents étatiques sont très fréquents en Centrafrique.
Cinquante participants, notamment des membres du Comité de rédaction des rapports, des institutions étatiques et de la société civile ont suivi les travaux de cet atelier organisé par la MINUSCA à travers sa Division des droits de l’homme. 
 
A l’issu de cet atelier, un plan d’action a été retenu. Pays en conflit depuis des décennies, la RCA n’a pas encore ratifié un certain nombre de conventions, et les participants ont demandé au gouvernement de le faire d’ici à 2019. Il s’agit notamment de la Convention contre la torture ; sur les travailleurs migrants ; sur les handicapés, mais également plusieurs traités comme celui sur les droits civils et politiques. Ils ont insisté sur la lutte contre l’impunité et la mise en place  de la Cour pénale spéciale en Centrafrique. Un autre traité non encore ratifié par le pays est celui sur l’éducation pour tous qui tient compte de la spécificité des handicapés et des jeunes filles.
 
Il a été proposé, en outre, la révision du Code des personnes et de la famille pour le respect de certains droits des femmes, ainsi que la mise en place urgente de la Commission nationale des Droits de l’homme. A été aussi requise, la protection, par le gouvernement,  des personnes vulnérables telles des pygmées, des déplacés, des réfugiés, des femmes et des enfants.  La mise en place du Comite vérité et réconciliation, ainsi que le programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) ont été requis.
Par ailleurs, il a été demandé au gouvernement  centrafricain de ratifier la Convention relative aux droits des enfants et le Pacte relatif aux droits économiques et socioculturels dont le rapport est attendu depuis 1990. 
 
Dans l’objectif  de réduire efficacement les violations des droits de l’homme, le directeur de cabinet du ministre de la Justice, Etienne Koyague, demande aux Nations Unies un appui pour le redéploiement effectif de tous les magistrats afin de satisfaire aux nécessités d’une justice de proximité. Et de conclure : « tout ce qui concerne les droits de l’homme est inaliénable et aucun individu ne peut en décider autrement ».