Les maires de Centrafrique se mobilisent contre les violences sexuelles

30 juin 2016

Les maires de Centrafrique se mobilisent contre les violences sexuelles

Du fait de la situation précaire qui prévaut en Centrafrique en termes de sécurité depuis décembre 2013, les violences et violations systématiques au plan des droits de l’homme se sont accrues. Elles ont particulièrement affecté la sécurité des femmes et des enfants, principales victimes des violences de type sexuelles.

Consciente de cette situation, la MINUSCA par le biais de son Unité Women Protection et en collaboration avec les maires d’Arrondissement de Bangui, a appuyé l’idée de création d’un Réseau des Maires contre les violences sexuelles faites aux femmes, aux enfants et aux hommes.

Ainsi s’est ouvert ce jeudi 30 juin 2016 au stade 20.000 places de Bangui un atelier de mise en place du Réseau des Maires de lutte contre les violences précitées.

L’objectif spécifique de cet atelier est d’amener les maires des arrondissements de Bangui, de Bimbo et de Begoua à jouer un rôle plus accru dans la prévention et la lutte contre l’impunité des violences sexuelles liées au conflit et à disposer d’informations en continue sur la situation de ces violences.

Les maires éliront en leur sein un bureau composé d’un coordonnateur de deux rapporteurs et de trois membres. La charge leur reviendra d’élaborer des projets de textes statutaires de l’organisation avec l’appui technique de la MINUSCA.

Au nom de la MINUSCA, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, Diane Corner, a stigmatisé les violences liées au conflit : «  ce sont des crimes que ni le gouvernement ni la communauté internationale ne peut tolérer. » Elle a aussi rappelé que « les violences sexuelles commises en période de guerre ont souvent pour but de terroriser la population, de briser les familles, de détruire les communautés et dans certains cas, de transmettre le VIH… » Aussi exprimera-t-elle le soutien indéfectible de la MINUSCA à cette initiative qui vise  à « mobiliser toutes les énergies pour prévenir et réprimer ces violences ».

Evoquant à son tour la violence sexuelle qui a caractérisé le conflit en Centrafrique, le Président de la délégation spéciale de la Ville de Bangui, le maire Emile Gros Raymond Nakombo, a dit : « nous devons en avoir honte (…) nous devons rompre avec des pratiques qui avilissent les hommes. » Le maire Nakombo a ensuite interpellé ses confrères : « en tant que leaders de la communauté, vous devez sensibiliser les citoyens de vos arrondissements (…) Vous devez veiller à ce que les auteurs des violences soient traduits devant la justice… »

Une interpellation qui rencontre l’adhésion de ces leaders communautaires qui jusqu’ au 1er juillet devront  faire le point des violences sexuelles liées au conflit, celui des lois nationales et internationales qui protègent les femmes contre ces violences et identifier ce que peut être le rôle des maires dans la lutte contre ces dérives.

Dans sa Résolution 1960 adoptée en décembre 2010, le Conseil de sécurité des Nations Unies réaffirme que « la violence sexuelle, utilisée ou commanditée comme tactique de guerre ou dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre des populations civiles, peut considérablement exacerber et prolonger les conflits armés et compromettre le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales [et] affirme à ce propos que des mesures efficaces destinées à prévenir et réprimer ces actes de violence sexuelle peuvent beaucoup contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales ». En vertu de cette résolution, la MINUSCA appuie le gouvernement dans la protection des femmes et des enfants touchés par le conflit armé.