Des activités génératrices de revenus pour des déplacées internes de Bangui

15 juil 2016

Des activités génératrices de revenus pour des déplacées internes de Bangui

Dans la trentaine de camps de déplacés internes répertoriés à Bangui, les femmes font face à d’importantes difficultés. Outre leur insuffisance économique, elles subissent des agressions physiques, dont la violence sexuelle. 

C’est donc pour les sensibiliser, renforcer leur condition socioéconomique et les prémunir contre les violences sexuelles que sont initiées pour eux, du 14 au  18 juillet 2016 à Bangui, deux séances de formation. La première consiste à les former sur les violences basées sur le genre et la seconde, sur la réinsertion socio-économique, via notamment des activités génératrices de revenus que sont la fabrication de savon et la culture maraichère.

Ces activités sont financées avec le soutien de la MINUSCA dans le cadre d’un projet réinsertion piloté par sa composante Police (UNPol). Elles visent non seulement  consolider les liens communautaires dans les camps de déplacés, mais aussi à réduire le nombre d’agressions sexuelles tout renforçant l’autonomie économique des bénéficiaires.

En sa qualité de coordinatrice des camps des déplacés pour le compte de la MINUSCA, l’UNPol Inès Adoua Guir explique : «les conditions difficiles et le désœuvrement quotidien fragilisent davantage les femmes. Au lieu d’attendre tous les jours l’aide humanitaire, nous avons jugé mieux de les initier aux activités qui peuvent leur assurer une indépendance financière afin de venir en aide à leur famille ».

Une action que salue Ida  Wapanzoyande, déplacée interne au camp de Don Bosco, à la sortie nord de Bangui (PK 10). « Diplômée mais sans emploi, Je compte profiter de cette initiative pour m’adonner à une activité commerciale afin de venir en aide à mon conjoint. Je commençais à désespérer du fait de mon inactivité. Et aussi la formation sur les violences basées sur le genre me permettra de connaitre mes droits et de faire le relai auprès des autres femmes qui subissent ces torts »,  confie-t-elle.                                               

Présent lors du lancement de ces activités, le Directeur de cabinet du Ministère des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, Maximilien Antoine Mbaga, qui y représentait le gouvernement, a exhorté les participantes à prendre conscience de l’importance de ces formations et d’en faire le relai : « le gouvernement est conscient de la situation dans laquelle vous vous trouvez. Il est important que vous saisissiez l’aubaine de ces formations pour être bien outillées et faire face aux menaces qui vous guettent dans l’environnement dans lequel vous vous trouvez en ce moment. »

Le Commissaire de police adjoint de la MINUSCA, Roland Zamora, espère, pour sa part, que ces ateliers permettront à valoriser ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent dans les camps de déplacés et subissent les conséquences de cet état. Et de souligner l’importance de « redonner la parole aux femmes, de leur redonner la valeur au-delà de tout ce qu’elles subissent dans les camps de déplacés. »

Quelque 450.000 personnes vivent actuellement dans la cinquantaine de camps de déplacés répertoriés sur l’ensemble du territoire. À Bangui, l’on en dénombre  25 camps contre 10 à Kaga-Bandoro, neuf a Bambari, un à Bria et un (en construction) à Ndélé. À Bouar, les déplacés internes sont logés dans des familles d’accueil».