Des formations professionnelles et des initiatives de développement pour la réinsertion des détenus en République centrafricaine
Le 4 décembre 2024, à Bangui, deux initiatives marquantes, soutenues par la MINUSCA, ont été lancées en faveur de la réinsertion sociale des détenus en République centrafricaine. La première concerne la formation professionnelle en mécanique moto, destinée à 20 détenus mineurs de la Maison Centrale de Ngaragba, et la seconde concerne les femmes détenues des Maisons d'arrêt de la République centrafricaine qui ont exposé et vendu leurs produits lors d'une foire organisée à Bangui.
Ces deux activités de la Direction générale des services pénitentiaires ont été soutenues par la Section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA.
S’agissant de la formation, elle vise à promouvoir l'éducation et à offrir une nouvelle chance aux jeunes en détention. Cette formation et le suivi des bénéficiaires se feront sur une durée de deux mois.
« Pour une réinsertion sociale réussie, il est essentiel de fournir des opportunités concrètes aux détenus. La privation de liberté ne doit pas être un frein à l'apprentissage », a souligné Leila Ben Othman, Chargée des Affaires pénitentiaires à la MINUSCA.
Le Directeur de l’exécution des peines et de la réinsertion sociale, Boulou Towen Edouard, a encouragé les bénéficiaires à saisir cette chance pour se former et préparer leur avenir professionnel, afin de s’éloigner de la récidive.
Concernant les femmes détenues des Maisons d'arrêt de la République centrafricaine, celles-ci ont présenté et vendu leurs produits lors d'une foire organisée à Bangui. Cette exposition, fruit d’un projet à impact rapide de la MINUSCA qui a formé ces femmes, dévoile des sacs, des vêtements et divers produits alimentaires. Le personnel pénitentiaire a également bénéficié d’une formation de formateurs, afin de perpétuer l’initiative. Ibandji Francine Juliette, responsable de production à la maison d’arrêt et de correction des femmes de Bimbo, a apprécié cette initiative qui a nettement amélioré la vie du personnel pénitentiaire et des femmes détenues : « Ils nous ont aussi formés, nous les personnels, surtout responsables de production en même temps avec les détenus, pour que nous puissions aussi bénéficier de cette formation afin de servir de formateur pour les femmes. Il y a un grand changement dans la vie de ces femmes parce qu’elles sont satisfaites de ces choses qu'on leur apprend. Maintenant, dans la détention, elles font coudre les petits tricots, elles fabriquent des sandales pour femmes ».
Ce projet a donné l’opportunité aux femmes détenues d’apprendre des métiers pour s’épanouir et préparer leur réinsertion sociale, mais rappelle aussi la nécessité de soutenir les efforts de ces femmes, car la détention n’est pas la fin de la vie.
Mama Saye, de la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA, a affirmé que cette formation a pour objectif de donner des perspectives aux femmes détenues. « À travers ce projet, la MINUSCA veut faire savoir aux gens que la prison, ce n'est pas une fin en soi. Il y a une autre vie derrière la prison. Et après la prison, ce sera la réinsertion sociale. On est en train d'exécuter un programme de réinsertion sociale avec les femmes de Bimbo. Elles vont apprendre beaucoup de métiers pendant la détention, rendre utile le temps de la détention, pour qu'après la libération, elles puissent bénéficier des acquis qu'elles ont eus pendant leur détention », a-t-elle déclaré.
La MINUSCA, dans le cadre de son mandat, réaffirme sa volonté d’accompagner les autorités nationales dans toute action visant à améliorer les conditions de détention et à lutter contre la récidive.