Former pour mieux assurer la sécurité des déplacés internes

7 juil 2016

Former pour mieux assurer la sécurité des déplacés internes

Victimes des violences en fin 2013, des centaines de personnes ont fui leurs habitations pour trouver refuge sur une cinquantaine de sites à travers le pays. En avril 2016, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés dénombrait 418.638 personnes déplacées internes, lesquels étaient protégés par les éléments des Forces de sécurité Intérieure (FSI). Mais suite à un déficit de confiance entre déplacés et FSI, cette tâche est revenue à  la MINUSCA, qui en assure à ce jour la gestion de la sécurité.

A la faveur du retour progressif de l’autorité de l’Etat et en vue, à terme, de rétrocéder aux FSI ce rôle qui leur incombe au premier chef, la composante Police de la Mission (UNPol) a initié une formation à l’intention de trente FSI (15 agents de la Police centrafricaine et 15 agents de la Gendarmerie nationale).  

Cette session, qui a eu lieu du 27 juin au 1er juillet 2016 à Bangui, visait plus spécifiquement à permettre aux FSI de mieux sécuriser les personnes déplacées et leurs biens dans les Camps. Mais aussi  de lutter contre la criminalité grandissante due à la présence des bandes armées dans ces camps et de prendre en charge cette catégorie de la population tout en tenant compte des paramètres humanitaires. En effet, la situation de ces déplacés se trouve particulièrement aggravée par le désœuvrement de la plupart, ce qui fragilise du coup leurs conditions de vie,  les exposant à toutes sortes de maux parmi lesquelles les violences basées sur le genre et violences sexuelles.

Pendant cinq jours, les participants ont pu revisiter et/ou accroître leurs connaissances des concepts liés aux notions de personnes déplacées internes (PDI), de droits de l’homme et droits des PDI, de protection des civils, de protection de l’enfance, de Police communautaire et de violences sexuelles et basées sur le Genre. De plus, ils ont été instruits sur les besoins des personnes déplacées internes en matière de sécurité, et formés aux patrouilles et techniques d’Interpellation.

Il est à noter qu’environ une cinquantaine de camps de déplacés ont été répertoriés sur l’ensemble du territoire. À Bangui, l’on compte à ce jour 25 camps contre 10 à Kaga Bandoro, neuf à Bambari, un à Bria et un (en construction) à Ndélé. À Bouar, les déplacés internes sont logés dans des « familles d’accueil », comme le  fait savoir la coordonnatrice des camps de déplacés au sein de la composante Police de la MINUSCA, Inès Adoua Guire.