Dans le cadre des activités marquant la célébration de la Journée Internationale des Droits de la femme, la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires de la MINUSCA a organisé, ce mardi 8 mars 2016, en collaboration avec le Ministère de la Justice, une matinée récréative au sein de la prison pour femmes située dans la banlieue de Bangui, au quartier Bimbo.

Des dons en vivres et autres natures effectués par la MINUSCA, des chants, danses, démonstrations diverses et exposition vente de produits fabriqués par les détenues elles-mêmes, ont meublé ce temps de partage et de cohésion.

« Célébrer la journée internationale de la femme au niveau de la maison d’arrêt, c’est non seulement donner aux femmes détenues un moment de gaieté, mais aussi les inviter à une réflexion sur leur situation. Votre présence constitue en soi, un moment de réconfort car, elles comprendront qu’elles ne sont pas abandonnées à leur sort et que la société ne les a pas rejetées. C’est aussi une occasion pour les encourager dans leurs peines ; les amener à ressentir leur rôle de femmes et mère. Malgré la poursuite et la peine prononcée à leur égard, le rôle de la femme ne s’arrête pas. », a expliqué la cheffe de l’unité des affaires pénitentiaires de la MINUSCA, Ingrid Jeunhomme, représentant le chef de la Section des Affaires Judiciaires.

En effet, Au regard de l’intérêt que les Nations Unies accordent à la question de l’égalité des droits entre l’homme et la femme, la célébration de cette journée est importante particulièrement aux cotés des femmes privées de leur liberté et incarcérées dans cette prison. C’est pourquoi, la MINUSCA a tenu à apporter son soutien aussi bien financier que technique à la célébration de cette journée à la prison de Bimbo.

« Les femmes en détention ont besoin de notre soutien pour leur permettre de faire face aux dures réalités du monde carcéral. C’est pourquoi, dans le cadre de son mandat, la MINUSCA apporte son soutien au Ministère de la Justice en vue de l’amélioration de leurs conditions de vie et de détention mais aussi du suivi de leurs dossiers judiciaires », a également souligne Mme Jeunhomme.

Pour l’année 2016, le thème international de la célébration de la Journée Internationale de la Femme est : « Planète 50-50 d'ici 2030 : Franchissons le pas pour l'égalité des sexes ». Un accent sera mis sur les moyens d'accélérer l'Agenda de 2030, sur la création d’un élan pour la mise en œuvre effective des nouveaux Objectifs de Développement Durable, des nouveaux engagements dans le cadre de l’initiative « Franchissons le pas » de ONUFEMMES et d’autres engagements existants des autres partenaires sur l'égalité des sexes, l'autonomisation des femmes et les droits des femmes.

La République centrafricaine n’est pas en reste de ce mouvement global  et cette année le Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion du Genre, et de l’Action Humanitaire a aussi décidé de s’aligner à la thématique internationale tout en la contextualisant à travers le thème national suivant : « Hommes et Femmes, ensemble reconstruisons la RCA». En effet, les différentes crises politico-militaires qui ont secoué la Centrafrique ont davantage compliqué la situation des femmes et des filles victimes de violences basées sur le genre, de violences sexuelles et démobilisés les associations féminines.

Une situation déplorée par le régisseur de la prison, Roger N’Gaka-Passi, qui a profité de l’occasion pour remercier la MINUSCA pour son soutien constant à l’amélioration des conditions de vie carcérales et à la formation des agents pénitentiaires, et solliciter davantage d’attention de la part des partenaires du monde pénitentiaire centrafricain.

Rappelons que de par son mandat de restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA vient en appui au système pénitentiaire national, par le biais d’un vaste programme de renforcement des capacités techniques et professionnelles du personnel. Elle répond ainsi à la recommandation des états généraux de la de la Justice centrafricaine tenus en 2007 et portant, entre autres, sur l’adoption d’une stratégie nationale de réforme du système pénitentiaire.