La MINUSCA condamne les alliances entre partis politiques et groupes armés et lance un appel pour une campagne électorale apaisée

9 déc 2020

La MINUSCA condamne les alliances entre partis politiques et groupes armés et lance un appel pour une campagne électorale apaisée

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) exprime de fortes préoccupations et condamne les alliances entre partis politiques et groupes armés. « La mission appelle les groupes armés à respecter leurs engagements et à s’abstenir de poser des actes pouvant entraver le processus électoral », a indiqué le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, tout en exprimant le souhait que la campagne électorale, qui débute le 12 décembre, se déroule de façon apaisée, et appellant tous les candidats à bannir les discours de haine et d’incitation à la violence.

Au cours de cette conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole a rappelé que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RCA, Mankeur Ndiaye, et les membres du G5+ ont achevé ce mercredi une série de rencontres avec la plupart des 17 candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020. Lors de cette rencontre, les membres du G5+ ont renouvelé leur engagement à continuer d’accompagner et de suivre le processus électoral pour le maintien d’un environnement propice à la tenue d’élections apaisées et crédibles en coopération avec toutes les parties prenantes et en toute impartialité. Par ailleurs, ils ont appelé les 17 candidats à signer et à respecter le Code de bonne conduite des partis politiques et candidats aux élections en République centrafricaine.

Intervenant lors de cette conférence de presse tenue la veille de la Journée internationale des droits de l’homme, célébré le 10 décembre de chaque année, le représentant du Directeur de la Division des Droits de l’homme de la MINUSCA, Ahmed Iyane Sow, a indiqué que « la MINUSCA continuera à travailler avec toutes les parties pour promouvoir et protéger les droits de l’homme dans le pays ». Selon ce responsable, la MINUSCA fera le monitoring des élections dans le domaine des droits de l’homme. « Cet exercice, différent de l'observation, se fera avant, pendant et après les scrutins, avec notamment le renforcement des 11 bureaux de terrain », a-t-il dit, avant d’ajouter que « ce monitoring portera entre autres sur des aspects comme la liberté de mouvement et d'expression, le droit à l’information, la liberté de réunion et d'association, la transparence de l’opération de vote et la sécurité des électeurs ».  

Le représentant du Directeur de la Division des Droits de l’homme a également rappelé un ensemble de tâches à mener par la Mission dans le cadre du nouveau mandat, à savoir l’appui à la justice transitionnelle et à la réconciliation nationale, le soutien à la lutte contre l’impunité et l’incitation à la haine, la protection des civils y compris les enfants ainsi que l’appui à la mise en œuvre de l’accord de paix. « Dans le cadre de l’Accord de Paix, la Division des droits de l’homme appuie les parties en fournissant des informations sur le respect des droits de l’homme par les ex-combattants des groupes armés susceptibles d’intégrer les unités spéciales mixtes de sécurité », a-t-il indiqué. Le mandat prévoit aussi l’appui des autorités de la RCA à élaborer une méthode pour la vérification des antécédents des éléments des forces de défense et de sécurité concernant le respect des droits de l’homme, a ajouté ce responsable.

Evoquant la question de la sécurisation des élections, le porte-parole de la Force, le Lieutenant-colonel, Abdoul Aziz Fall, a quant à lui indiqué que les soldats de la paix de la MINUSCA mènent quotidiennement des opérations de sécurisation, de réparation de routes et de ponts et de soutien au déploiement des Forces Armées centrafricaines. « La Force a également renforcé ses capacités aériennes », a-t-il souligné. Selon lui, un total de 2395 patrouilles, dont 368 conjointes avec les FACA, ont été menées par les casques bleus de la MINUSCA entre le 23 et le 30 novembre sur le territoire centrafricain, afin de protéger les populations civiles et prévenir les attaques des groupes armés.

De son côté, la porte-parole de la composante Police, Inspecteur Rouafi Fati, a annoncé le lancement de séances de sensibilisation et des rencontres organisées par la police des Nations Unies sur la non-violence et la gestion des rumeurs en période électorale, afin d’éviter toutes formes de violences durant le processus électoral. « Cette campagne de sensibilisation qui va se tenir dans tous les arrondissements de Bangui, Bimbo et Bégoua, regroupera les FSI, maires, chefs de quartiers, leaders religieux, responsables des associations et regroupements des femmes et des jeunes », a dit la porte-parole. Par ailleurs, 12 éléments des forces de sécurité intérieure dont 05 femmes, désignées opérateurs de la Ligne verte 1325, ont achevé une formation coordonnée par UNPOL. Cette ligne, qui sera mise en service prochainement, recevra les appels des femmes électrices et candidates, notamment en cas de détresse, durant le processus électoral.

 

 

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