La mobilisation des femmes de Sosso-Nakombo pour participer à la vie politique
La sous-préfecture de Sosso-Nakombo est située dans l’Ouest de la République centrafricaine. A l’instar des autres régions du pays, les femmes de Sosso-Nakombo entament une lutte déterminée pour occuper, à juste titre, leur place dans la gouvernance locale. À l’approche des élections locales, une campagne de sensibilisation d’envergure, initiée le 1er mai 2024 par la MINUSCA à leur intention, a mis en lumière les obstacles auxquels elles sont confrontées… mais aussi des espoirs naissants.
La session visait à encourager les femmes de Sosso-Nakombo et de ses environs à s’impliquer activement dans la vie politique de leur communauté. Durant ce moment d’échanges, les participantes ont partagé leurs préoccupations et identifié les freins majeurs à leur engagement, Dans le lot, des mariages précoces ou forcés, la déperdition scolaire des filles, mais aussi un manque persistant d’accès à l’information sur leurs droits civiques et politiques.
Figure de proue de l’activisme local, Virginie Nakombo, présidente de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA) se prononce sur le bienfondé de l’initiative : « Les femmes ont reconnu l’importance des formations dispensées par la MINUSCA sur leurs droits. Aujourd’hui, elles ont acquis des connaissances de base qui doivent les inciter à dénoncer toute atteinte à leur dignité. Une femme n’est pas un animal », a-t-elle martelé, exhortant ses pairs à rompre le silence et à prendre leur destin en main.
La présidente de l’OFCA est rejointe par Adèle Annie Belli, chef de service des affaires sociales, selon qui l’urgence est manifeste. Elle pointe du doigt les inégalités persistantes tout en saluant la mobilisation croissante des femmes : « Nous avons identifié les principaux dysfonctionnements à Sosso-Nakombo : les mariages précoces ou forcés, la déscolarisation des jeunes filles, etc. », mais cette session a ravivé la motivation chez les participantes. Les thèmes liés à l’autonomisation, au leadership féminin et à la consolidation de la paix ont trouvé un écho très favorable ».
Quelque 130 participants ont pris part à l’événement, parmi lesquels une dizaine d’hommes. Une forte mobilisation dont se réjouit le représentant du bureau régional de la MINUSCA à Berberati, Landry FEMTCHO, qui a aussi salué la présence du sous-préfet et de sa suite, illustrative de « l’intérêt que l’État centrafricain accorde à l’égalité entre les hommes et les femmes. »
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion de la participation féminine à la vie publique en République centrafricaine, où les femmes demeurent largement sous-représentées dans les instances de décision. La présente sensibilisation apparaît ainsi comme une étape cruciale dans un processus long et complexe, mais indispensable à l’ancrage d’une démocratie inclusive.