La protection des civils au cœur d’une formation de casques bleus

31 août 2015

La protection des civils au cœur d’une formation de casques bleus

Renforcer les capacités de casques bleus en matière de protection des civils, telle est la vocation d’une formation des formateurs sur la protection des civils qui a eu lieu, du 31 août au 3 septembre 2015, au quartier général de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA). Les bénéficiaires sont 21 casques bleus burundais basés à Sibut (188 km au nord de Bangui), 15 gabonais déployés à Bangui, et quatre assistants de liaison communautaire basés respectivement à Kaga-Bandoro (Nana Grebizi), Dekoa et Sibut (Kemo) et Grimari (Ouaka).

Occasion pour les initiateurs de ladite formation de passer en revue, entre autres, l’importance de la protection des civils, le mandat de la MINUSCA y relatif et la stratégie mise en œuvre par la Mission à cet effet.

En sa qualité de chargée de la Protection des civils (Protection of civilian /PoC), Charlotte Helletzgruber a évoqué certains principes directeurs en la matière. C’est notamment celui du maintien de la paix, par « la non utilisation de la force sauf en cas de légitime défense ou pour défendre le mandat de la Mission ». L’autre principe est celui de la responsabilité de toute la Mission, laquelle se matérialise via «une coordination entre les sections civile, militaire et police », sous-tendue par « une approche multidimensionnelle qui consiste à intervenir ensemble pour la protection des civils. »

Le respect des principes humanitaires se doit aussi d’être pris en considération lors d’une intervention militaire ou policière, comme le souligne Charlotte Helletzgruber. Surtout, « les forces de l’ordre doivent impérativement être sensibles aux questions de genre pour la protection des femmes », en même temps que celles relatives à la protection de l’enfance, tant il est vrai que « les femmes et les enfants doivent être protégés en priorité puisqu’il s’agit de personnes vulnérables. » 

Les participants se sont vu présenter les quatre volets de la protection des civils. En effet, comme le fait valoir la formatrice, les « Casques bleus sont tenus  1) protéger la population civile dans leur intégrité physique ; 2) d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants » du fait de leur vulnérabilité ; 3) de recenser et constater les menaces et les attaques contre la population civile ;4) de définir et mettre en œuvre la stratégie PoC  avec les autres partenaires, c’est-à-dire, Agences humanitaires, ONG, travaillant pour la protection des civils ».

La formation des formateurs a aussi permis à Charlotte Helletzgruber de rappeler les trois concepts pour la mise en œuvre de la protection des civils, à savoir le dialogue et l’engagement (processus politique) ; la protection des civils à travers les patrouilles, l’utilisation de la force lorsqu’il s’agit d’un groupe armé, l’orientation et la canalisation des civils qui fuient les combats, l’aide aux  plus faibles, et l’assistance aux humanitaires dans l’accomplissement de leur travail. Le dernier concept est relatif au soutien à l’environnement protecteur (où les civils doivent se sentir en sécurité) par le désarmement des populations armées, l’arrestation des criminels et leur traduction en justice…  Et de préciser que « la priorité est accordée à la prévention ».

La présente formation des formateurs a été dispensée par l’entremise du Centre Intégré de Formation de la Mission (IMTC). A leur tour, les bénéficiaires ont la responsabilité de transmettre les notions et enseignements reçus au plus grand nombre de personnels.