Le Chef de la MINUSCA visite Bria pour parler sécurité, DDR et élections

28 oct 2015

Le Chef de la MINUSCA visite Bria pour parler sécurité, DDR et élections

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, a effectué, le 25 octobre, une visite de travail à Bria, une des sous-préfectures de la  Haute-Kotto, à l’Est du pays, en compagnie du Commandant adjoint de la Force, le Général Major Shafiuddin Ahmed ; du Commissaire adjoint de la Police de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Roland Zamora ; du Coordonnateur des bureaux de terrain, Baboucarr Jagne ; du Chef du programme DDR, Jean Marc Tafani. Objectif : s’imprégner avec différents interlocuteurs des problèmes de sécurité, élections, développement et réitérer le soutien et l’engagement de la MINUSCA. 

Le Chef de la MINUSCA a d’abord été reçu par le Chef de bureau de la Mission à Bria, Oumar Bâ, qui a inscrit au nombre des difficultés une situation sécuritaires très instable, caractérisée surtout par le conflit entre éleveurs peulhs et populations autochtones, des lynchages publics de présumés bandits et sorciers par la population, l’absence de certaines autorités judiciaires clés comme le procureur général et le président de grande instance, ainsi que des agences des Nations Unies. A ces défis s’ajoutent l’insuffisance de l’effectif des agents de sécurité : « deux bataillons opérationnels de Casques bleus, zambien et marocain, ainsi que 10 gendarmes nationaux sans aucun moyen de déplacement. » 

Le Représentant spécial a ensuite rencontré les autorités locales, dont Préfet de la Haute-Kotto, Robert Morgode, selon qui la cohésion sociale est devenue une réalité, grâce à la mise en place des comités de sages et la multiplication des réunions d’échange et de sensibilisation. Une action saluée par le Chef de la MINUSCA qui a signifié son immense responsabilité de rassembler sa population et de dire aux citoyens qu’ils sont condamnés à vivre ensemble comme des frères».  Se prononçant sur les prochaines élections, le Chef de la MINUSCA s’est réjoui qu’une grande partie de la population (plus de 1,900 million) s’est fait enregistrée afin de voter et choisir ses futurs dirigeants.  

Le Chef de la MINUSCA a aussi échangé avec les quatre ONGs humanitaires présentes à Bria, à savoir Médecin Sans Frontières (MSF), International Médical Corps (IMC), OXFAM et COOPI, lesquels ont  demandé le renforcement de leur sécurité, surtout lors des descentes sur le terrain. Parfait Onanga-Anyanga a salué leur collaboration avec la MINUSCA, soulignant que les humanitaires sont des partenaires privilégiés de la Mission. 

Au nombre des interlocuteurs du Chef de la MINUSCA, les représentants des trois groupes armés (RPRC, FPRC et UPC) opérant dans la région, qui ont souhaité en savoir davantage  sur les raisons de l’introduction du programme Pré-DDR au lieu du DDR proprement dit. « C’est un soutien que nous vous apportons en attendant le début du programme DDR. Cela est prévu à l’article 4 des accords de cessez-le feu de Bangui signés en mai 2015», a dit le Chef de programme DDR de la MINUSCA, Jean-Marc Tafani, en guise de réponse.

Parfait Onanga-Anyanga a signalé que le temps de la guerre est terminé. « Quand je vous regarde, vous avez encore de l’avenir devant vous, et de la chance de fonder des foyers, éduquer vos enfants, concevoir des projets pour votre progrès, construire votre pays (…) Ce serait très dommage si votre avenir vous est volé par la violence », a conseillé le Chef de la MINUSCA à ces combattants, tout en leur demandant de laisser les citoyens aller voter librement et choisir leurs représentants. Et de préciser que partout dans le monde, « les groupes armés ont des responsabilités devant la loi internationale. »

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies a également rencontré 17 (dont 4 femmes) représentants de la société civile, les leaders religieux et communautaires. Parmi les doléances, ils ont demandé à la MINUSCA de réhabiliter les routes, pour la plupart impraticables, afin qu’ils puissent effectuer correctement des échanges, surtout commerciaux. Ils ont aussi sollicité un soutien pour plus de 260 étudiants qui ont abandonné l’école depuis le déclenchement de la crise en 2012. Le Chef de la MINUSCA leur a demandé de continuer à travailler main dans la main, et a promis que la MINUSCA sera toujours à leur côté pour les soutenir. « Il n’y a qu’une chose que nous pouvons faire ensemble : faire la paix, vivre ensemble, développer le pays », a-t-il conclu.