Pour une gestion efficace des établissements pénitentiaires en RCA

27 oct 2015

Pour une gestion efficace des établissements pénitentiaires en RCA

Un atelier de formation sur « la gestion efficace des établissements pénitentiaires en République Centrafricaine »  au profit de 32 régisseurs, greffiers et surveillants pénitentiaires, s’est ouvert ce lundi 26 octobre 2015 à l’Ecole nationale de l’Administration et de la Magistrature (ENAM) de Bangui. Organisé par la section des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), en partenariat avec le PNUD, ONUFEMME et le ministère centrafricain de la Justice, cette session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet conjoint d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’homme et la relance de la justice en RCA.

A l’issue de cette formation qui s’achèvera le 30 octobre 2015, les agents pénitentiaires acquerront les aptitudes et capacités professionnelles nécessaires pour une meilleure prise en charge de la gestion des établissements pénitentiaires en RCA, conformément aux normes internationales en matière de traitement des détenus.
En effet, il n’existe, pour l’heure, aucune formation spécifique pour les agents des établissements pénitentiaires centrafricains qui ont  appris la profession de greffier pénitentiaire sur le tard. Ces divers défis structurels, financiers et humains  ont été sérieusement aggravés par les conséquences des dernières crises socio-politiques qui ont affecté la RCA. A ce jour, la surveillance des prisons et maisons d’arrêt est assurée par des personnels militaires non formés à la profession pénitentiaire. Les personnels professionnels existants furent recrutés seulement en 1995, en 2008 et en 2012. Certains ont  été  formés hâtivement à l’ENAM de Bangui pour répondre aux besoins criards de personnels pénitentiaires. D’autres en fin de formation depuis 2012, sont toujours en attente d’intégration.

« La plupart des établissements pénitentiaires de l’intérieur du pays ne sont plus opérationnels ; les personnels pénitentiaires sont restés sans activité; seulement quelques-uns sont employés pour les services de la Maison centrale de Ngaragba (Bangui), de l’annexe du camp de Roux, de la prison pour femme de Bimbo, des maisons d’arrêt de Bouar, Berberati et Mbaïki; et d’autres pour les services de l’administration », a déploré M. Aboubacar Sidiki Koulibaly, directeur pays du PNUD.
Aussi, l’atelier de ce jour vient-il à point nommé, a estimé le directeur de cabinet du Ministère de la Justice, Etienne Koyagué. Car, « il permettra de faire reprendre aux régisseurs les bonnes pratiques » de leur métier.

Rappelons que de par son mandat de restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA vient en appui au système pénitentiaire national, par le biais d’un vaste programme de renforcement des capacités techniques et professionnelles du personnel. Elle répond ainsi à la recommandation des états généraux de la de la Justice centrafricaine tenus en 2007 et portant, entre autres, sur l’adoption d’une stratégie nationale de réforme du système pénitentiaire.

Plusieurs formations ont ainsi été menées ces douze derniers mois à l’endroit de plus de 18 régisseurs, 22 greffiers et 927 militaires chargés de la sécurité des prisons, par la MINUSCA seule ou en partenariat avec les autres agences du système des Nations Unies, les institutions nationales et les ONG locales et internationales.
Elles portent, notamment, sur le dispositif sécuritaire des prisons, l’accueil et la gestion des détenus, l’établissement de statistiques, le respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine, les conditions de garde à vue, entre autres.@*

Plus de cinq projets à impact rapide ont également été livrés et une trentaine d’autres sont en cours d’élaboration, en vue de soutenir le système judiciaire du pays. Ils concernent principalement la construction et la réhabilitation de bâtiments carcéraux, la réfection de bâtiments administratifs, l’équipement des cellules et autres espaces de vie des détenus.