Le nouveau mandat de la MINUSCA présenté aux journalistes

3 déc 2020

Le nouveau mandat de la MINUSCA présenté aux journalistes

Une trentaine de journalistes et représentants de la presse privée et publique centrafricaine ont été édifiés jeudi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) sur son mandat et la résolution 2552 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Au cours de cette rencontre autour du thème « Expliquer nos activités et bâtir des relations de confiance avec les Centrafricains et les partenaires », un accent particulier a été mis sur des tâches prioritaires du nouveau mandat, à savoir la protection des civils, les bons offices et les élections, dans le cadre du processus électoral en cours.

 

Pour le Directeur de la Division de communication stratégique et d’information publique de la MINUSCA, Charles Bambara, il était question au cours de cette session d’expliquer avec les médias et la presse centrafricaine, « comment la MINUSCA compte exécuter ces tâches prioritaires, les responsabilités de la MINUSCA et du Gouvernement ainsi que le partenariat dans le cadre de l’exécution de ce nouveau mandat, écouter la presse sur leur contribution à des élections apaisées en RCA, et enfin, établir des partenariats avec la presse en prévision de l’organisation de sessions de vulgarisation du nouveau mandat auprès du grand public, y compris la lutte contre la désinformation et les discours de haine ».

 

Plusieurs composantes, civile, Police et Force de la MINUSCA ont été conviées à cet échange avec la presse. Intervenant sur la question de « la protection des civils dans un contexte électoral et au-delà », le Chef de l’unité Protection des civils, Koffi Wogomebou, a rappelé que le Conseil de sécurité demande à la MINUSCA de « prendre des mesures actives, en appui aux autorités de la République centrafricaine, pour anticiper, écarter et contrer efficacement toute menace grave ou crédible visant la population civile selon une approche globale et intégrée », citant ainsi l’article 31 de la résolution 2552. « Ça veut qu’il n’y a pas que les armes. Il y a le dialogue avec la population, les communautés, créer les conditions nécessaires pour un dialogue », a-t-il précisé entre autres. Il a par la même occasion invité la presse centrafricaine à accompagner la Mission dans la mise en œuvre de cette tâche cruciale. « Si la MINUSCA doit être efficace, on demande à la MINUSCA de travailler avec les acteurs locaux et vous faites partie de ces acteurs locaux », a-t-il plaidé.

 

Pour ce qui est de l’appui et les bons offices de la MINUSCA au processus électoral et au processus de paix, Marius Krecoum, de la Division des Affaires électorales, a précisé que « l’assistance que la MINUSCA apporte à la RCA dans le cadre de ces élections est proportionnée au niveau des besoins et à la réalité du terrain centrafricain ». Par ailleurs, il a rappelé le leadership des autorités centrafricaines dans la préparation et l’organisation des élections. « Nous intervenons en appui de la partie nationale à préparer et tenir ces élections. Et dans cet accompagnement du gouvernement, la MINUSCA n’est pas seule, elle œuvre avec les partenaires », a-t-il clarifié.

 

De son côté, Laura Similowski, de la Division des Affaires politiques, a parlé de l’importance de la dimension politique dans l’exécution des tâches de la MINUSCA : « Nous appuyons les mécanismes de la mise en œuvre de l’Accord de paix. Nous faisons aussi l’appui aux institutions nationales en ce qui concerne le gouvernement, l’assemblée nationale, les partis politiques ». A titre d’exemple, elle a cité l’appui apporté dans la rédaction d’un code de bonne conduite pour le processus électoral. « La Mission fait des plaidoyers auprès des pays de la sous-région pour qu’ils maintiennent leurs engagements dans le processus de paix en Centrafrique. Leurs engagements sont à la fois politique, financier, technique », a-t’elle ajouté.

 

Enfin, parlant de « la contribution de la MINUSCA au Plan intégré de sécurisation des élections », le chef de la composante Police, le Général Pascal Champion et le chef de l’unité de planification de la Force, le Lieutenant-Colonel Louis-Marie Levacher, ont présenté tour à tour, l’apport du personnel en uniforme de la MINUSCA, à la sécurisation du processus. « La sécurisation des élections c’est entre autres, tout un ensemble de missions de sécurisation, une quarantaine, sur lesquelles nous appuyons la police et la gendarmerie depuis de nombreux mois », a souligné le Général Champion. En présentant le plan qui vise à sécuriser l’ensemble du processus, les acteurs, électeurs, ainsi que la matériel électoral, le chef de la composante Police a rassuré que « le dispositif est complet et va couvrir tous les centres de vote et garantir un maximum d’électeurs ».

 

De son côté, le Lieutenant-Colonel Louis-Marie Levacher a ajouté que le plan intégré sécurisation des élections est une stratégie qui est évolutive en fonction de la zone et de la circonstance et du temps et la Force de la MINUSCA s’y adaptera. « La situation dans telle ou telle préfecture n’est pas la même partout, qu’il y a deux mois et ça nécessite une mise à jour envoyée à tous les acteurs de la sécurisation, non seulement les Forces armées, mais également toutes les parties prenantes », a-t-il dit. Il a par ailleurs souligné que ce plan privilégie le dialogue, mais l’usage de la force n’est pas exclu, conformément au mandat de la Mission. « La réponse armée, c’est une des réponses qui peuvent être à apportées, mais ce n’est pas ce n’est pas la seule. Avant d’arriver à la réponse de la force armée, il faut qu’on épuise toutes les autres solutions, qui sont à notre disposition », a-t-il conclu.

 

A4P