Le recrutement forcé des enfants par les groupes armés au cœur des journées consacrées à l’enfant en RCA

16 juin 2017

Le recrutement forcé des enfants par les groupes armés au cœur des journées consacrées à l’enfant en RCA

Le jeudi 15 Juin 2017, en prélude de la journée de l’enfant africain qui se célèbre  le 16 juin,  la section protection de l’Enfant de la MINUSCA,  en partenariat avec « l’Association des Avocats pour la Protection de l’Enfant », a organisé à la mairie du 3e arrondissement un atelier de sensibilisation des leaders des organisations de jeunes et des chefs des groupes armés du Km 5 et de Boeing sur les enfants comme acteurs de paix en période de conflits armés.

Le représentant du Maire, Arufay Amadou Moukadas, a présidé la cérémonie d’ouverture de cette activité. Trois thématiques ont été développées notamment : la protection des civils ; l’Impact des conflits armés sur les enfants et le mécanisme de surveillance et de communication de l’information sur les graves violations des droits de l’enfant. 

Les questions liées au sort des enfants associés aux groupes des Anti-balaka et aux groupes d’auto-défense du Km 5 ont fait l’objet d’échanges fructueux. La section protection de l’enfant a saisi l’opportunité pour persuader les 60 participants dont 20 femmes des conséquences de l’implication des enfants dans les violences communautaires et militaires puis leur a lancé un appel aux fins de contribuer au processus de démobilisation de ces mineurs. 

Pour Charles Fomunyan,   Conseiller au sein de l’Unité de la protection de l’enfant de la MINUSCA : «  tous les efforts pour démobiliser tous les enfants enrôlés dans les bandes armées sont déployés ; car la pire forme de travail en Centrafrique demeure l’enrôlement des enfants dans les bandes armées. »

En effet, la Convention n.182 (C182) de l’Organisation Internationale du Travail adoptée le 17 juin 1999 classe le recrutement forcé des enfants en vue de leur utilisation dans les conflits comme l’une des pires formes de travail des enfants. 

Travail des enfants qu’évoque pour le déplorer, Bachir Niang So, leader d’une ONG nationale de droits des enfants, Jeunes agents de développement : « concernant le travail des enfants, tous les points sont négatifs en Centrafrique. Le gouvernement et ses partenaires doivent redoubler leurs efforts  »

En Centrafrique, depuis janvier 2014 et ce jusqu’aujourd’hui plus de 9.000 enfants ont été démobilisés sur un effectifs évalués à plus de 10.000 mais malheureusement, toujours selon Charles Fomunyam, « nous ne maitrisons pas encore le flux des enrôlements et nous craignons qu’avec la recrudescence des violences,  les effectifs soient évalués à la hausse ». 

Il faut savoir que  les journées du 12 et du 16 juin  ont été dédiées à l’enfant par l’Organisation des Nations Unies : le 12, Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, et le 16, Journée de l’Enfant africain.