Les autorités préfectorales de l’Ouham-Pendé et de Lim-Pendé et la MINUSCA poursuivent leur collaboration

24 août 2022

Les autorités préfectorales de l’Ouham-Pendé et de Lim-Pendé et la MINUSCA poursuivent leur collaboration

La situation sécuritaire, la question de la transhumance et la destruction des ponts dans les préfectures de l’Ouham-Pendé et de Lim-Pendé (nord-ouest de la République centrafricaine) ont été largement évoquées mercredi par les autorités préfectorales et la MINUSCA, au cours de la conférence de presse hebdomadaire. S’exprimant par visioconférence depuis Paoua, le préfet de l’Ouham-Pendé, Dieudonné Youngaina, le préfet par intérim de Lim-Pendé, Martin Kossi, et la cheffe du bureau de la MINUSCA à Paoua, Aissetou Sanogo, se sont félicités de la bonne collaboration entre les deux préfectures et la MINUSCA, « ce qui se traduit sur le terrain par les actions que nous menons ensemble ».   

 

Sur le plan sécuritaire, les deux préfets ont demandé que les forces armées centrafricaines (FACA), soient dotés de moyens roulants pour pouvoir exercer leur mission. La cheffe de bureau a rappelé que « la collaboration entre la Force et les FACA est nécessaire pour lutter contre l’insécurité dans les zones reculées », avant d’évoquer une amélioration significative de la situation sécuritaire depuis avril 2022, « surtout après les opérations de domination de terrain des forces de la MINUSCA dans les zones réputées comme étant le fief des 3R telles que Bocaranga, Koui et Ngaoundaye, entre le 27 mars et le 8 avril 2022 ».   

 

Abordant la question de la transhumance, le préfet de l’Ouham-Pendé a rappelé les discussions « avec les autorités tchadiennes sur les couloirs de transhumances et les différentes stratégies à mener dans le but de promouvoir une transhumance pacifique dans le nord-ouest de la RCA », tout en soulignant l’importance de « se retrouver en amont » à la saison de transhumance, notamment les acteurs concernés de la RCA, du Tchad et du Cameroun. De son côté, le préfet par intérim de Lim-Pendé, Martin Kossi, a indiqué les mesures mises en place pour assurer la sécurité des transhumants et éviter des conflits communautaires. « Nous avons pris des mesures par rapport à la transhumance. Désormais, nos forces de défense et de sécurité ne permettent pas que les éleveurs utilisent les armes durant le convoi des bœufs sur les couloirs de transhumance », a-t-il dit.  

 

La cheffe du bureau de la MINUSCA à Paoua a fait savoir que la MINUSCA prévoit, au cours du cycle 2022-2023, de renforcer le dialogue transfrontalier entre les autorités de Lim-Pendé et de Nya-Pendé (Tchad), qui se sont déjà rencontrées en décembre 2019 et juin 2022. Elle a aussi annoncé l’appui à la construction de points d’eau et d’abreuvoirs dans les deux principaux couloirs de transhumance et la dotation en moyens vétérinaires des sous-comités de groupements d’intérêts agropastoraux et pastoraux dans les zones proches des couloirs de transhumance.  

 

L’état de certains ponts dans les deux préfectures a également été évoqué, particulièrement leur destruction par des « éléments armés pour ne pas être poursuivis », a indiqué le préfet de l’Ouham-Pendé. « Avec la MINUSCA, nous avons répertorié certains ponts en vue de leur réparation », a-t-il précisé. Pour le préfet par intérim de Lim-Pendé, l’urgence concerne le pont Nana Passeur détruit par la pluie diluvienne le 22 juillet, coupant la ville en deux. « La situation actuelle est difficile. La population pas accès au centre-ville pour écouler leurs produits même les humanitaires ne peuvent pas les secourir. Nous travaillons avec la MINUSCA pour résoudre ce problème », a dit le préfet par intérim de Lim-Pendé. 

 

En réaction aux préoccupations, la cheffe de bureau a fait savoir qu’en coordination avec le préfet intérimaire de Lim-Pendé, une route secondaire de contournement de Paoua a été réhabilitée par les ingénieurs de la Mission. « Du fait que les travaux ne peuvent pas démarrer en saison pluvieuse, il faudrait attendre la saison sèche » dans un ou deux mois pour commencer les travaux de réparation du pont, a-t-elle précisé. Ailleurs, la MINUSCA réhabilite des ponts ainsi que des routes par l’entremise des casques bleus de la Force.  

 

Pour sa part, le porte-parole de la MINUSCA Vladimir Monteiro, est revenu sur la visite de la Représentante spéciale du Secrétaire général, Valentine Rugwabiza, dans la Nana-Mambéré les 22 et 23 août dernier, où elle s’est entretenue avec le préfet Marcel Bagaza, les représentants des institutions étatiques, de la plateforme religieuse et des femmes leaders.  

 

Le porte-parole a également annoncé la poursuite des opérations de désarmement et démobilisation (DD) menées dans le Mbomou (est de la RCA) par l’équipe mobile de l’Unité d’exécution du Programme National DDRR (UEPNDDRR) avec le soutien de la MINUSCA. « A Bangassou, un total de 101 combattants, dont 17 femmes, éligibles au PNDDRR ont été désarmés et démobilisés. De même, 90 armes de guerre, 4500 munitions et 10 grenades ont été collectés. L’équipe mobile de l’UEPNDDRR se trouve actuellement à Rafai où elle a démarré les opérations avant de se rendre à Gambo et Ouango », a-t-il précisé. La MINUSCA fournit un appui financier, logistique et sécuritaire à ces opérations dans le Mbomou, les premières dans ces localités depuis le lancement du programme national de DDRR en décembre 2018.