« Kwibuka 21 » / « souviens-toi du 21è anniversaire du génocide » est l’un des mots inscrits sur la banderole à l’entrée du camp des policiers rwandais de la MINUSCA, sis au SOCATEL M’Poko, près de l’aéroport international de Bangui en cette matinée du 07 avril 2015. Un terme retenu pour non seulement se souvenir du génocide qu’a connu le Rwanda  il y a 21 ans, mais surtout pour pardonner.

Le 7 avril, les casques bleus rwandais de la MINUSCA se sont joints à leurs compatriotes à travers le monde pour commémorer symboliquement la date sombre du 6 avril 1994 qui marqua le début du génocide ayant emporté près d’un million de Tutsi Rwandais et de Hutus modérés.

La cérémonie a eu lieu en présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur humanitaire et de Développement, et Représentant résident du PNUD, Aurélien Agbénonci, qui y a représenté le Chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye ; du  ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et de la Francophonie, Toussaint Kongo Doudou, du Commandant de la Force, le Général Martin Chomu Tumenta, de l’Adjoint au Commissaire de la Police de l’ONU, Roland Zamora, et de plusieurs membres du personnel de l’ONU en RCA.

Le commandant de l’Unité de Police Constituée (UPC) rwandaise de la MINUSCA, le Général Gilbert Gumira, qui s’est exprimé au nom des deux contingents (police et militaire) a expliqué l’origine lointaine du génocide rwandais. Après les massacres des Tutsi en 1959, suivies de l’exil, des discriminations dans tous les domaines de la vie nationale, les autorités de l’époque ont inculqué aux hutus la haine contre les Tutsi, rappelle-t-il.

Le Général Gilbert Gumira  a fait un clin d’œil aux Centrafricains afin que ceux-ci ne suivent guère l’exemple du Rwanda de l’avant 1994, mais plutôt s’inspirent de ses efforts de reconstruction, qui est l’œuvre de toutes les composantes ethniques et religieuses qui vivent aujourd’hui en harmonie. Occasion pour lui de réitérer l’engagement selon lequel les casques bleus rwandais ne ménageront aucun effort pour mener à bien leur mandat de protection des civils et de la consolidation de la paix en Centrafrique.

L’assistance a aussi pris connaissance du message du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, délivré par Aurélien Agbénonci, lequel exhorte à prévenir les génocides et à prévenir les atrocités dans le monde. « Je demande à chacun de trouver le courage d’agir avant que la situation ne se détériore, car telle est notre responsabilité morale collective. C’est là une condition absolument essentielle pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales », a souligné le Secrétaire général.

Au nom de la Cheffe de l’Etat de transition Mme Catherine Samba Panza, Toussaint Kongo Doudou, a aussi exprimé la solidarité de la Centrafrique avec le Rwanda et son peuple. Et de rappeler qu’en 1994, ce pays était dans une situation de grande souffrance, mais qu’aujourd’hui, il est dans une période de rédemption économique, sur la voie de l’émergence. Tout cela, précise-il, a été rendu possible grâce au processus de paix, de réconciliation nationale et de pardon initié par les Rwandais eux-mêmes. Occasion pour lui d’inviter ses concitoyens qui, aujourd’hui, se trouvent à la croisée des chemins d’imiter le Rwanda dans ce sens.

La MINUSCA compte en son sein un contingent de l’Unité de Police Constituée rwandais fort de 139 éléments (125 hommes et 14 femmes) et un bataillon militaire (RWABATT 2 /Rwandan Battallion 2) d’un effectif de 749 éléments (733 hommes et 16 femmes). Déployée le 1^er septembre 2014, l’UPC rwandaise est affectée dans les 4^ème et 8^ème arrondissements de Bangui. Quant au RWABATT 2, il a été déployé à Bangui le 22 février 2014, et assure la sécurité dans les 3^ème et 5^ème arrondissements avec pour mission, la garde présidentielle et de la prison de N’garagba. Des missions auxquelles les casques bleus s’adonnent avec dévouement et bravoure.

C’est pourquoi au nom du Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye, le Représentant spécial adjoint a, à cette occasion,  salué leur importante contribution en faveur de la sécurité et de la paix en Centrafrique, sous la bannière des Nations Unies.