Les défenseurs des droits de l’homme échangent sur les mécanismes de rapportage des abus et exploitations sexuels

8 fév 2021

Les défenseurs des droits de l’homme échangent sur les mécanismes de rapportage des abus et exploitations sexuels

Dans le cadre d'une série de formations sur la politique de tolérance zéro de l'ONU en matière d'exploitation et abus sexuels, 100 membres du Réseau des défenseurs des Droits de l’Homme en République centrafricaine ont échangé, le jeudi 4 février 2021 à Bangui, à l’invitation du bureau de déontologie et de discipline de la MINUSCA, sur les mécanismes de dénonciation et des droits des victimes présumés.

Par Ghislaine ATTA


Dans le cadre de leurs activités quotidiennes de documentation des cas de violations des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA), les membres des organisations de défense des droits humains sont amenés à visiter des communautés et s’entretenir avec les familles. « Des femmes ont eu des enfants non désirés avec certains membres du personnel de l’ONU, certaines femmes ont été victimes de viol… », relate Me Bruno Hyacinthe Gbiegba, Avocat et Coordonnateur par intérim du Réseau des défenseurs des Droits de l’Homme en RCA.

Pour l’homme de loi, cette rencontre est d’une importance véritable. Car, « nos membres sont des vecteurs pour diffuser les messages auprès d’un public plus large. Aussi, cette activité menée permettra-t-elle d’informer de manière précise sur ce que doit faire un témoin ou une victime de ces actes posés par un personnel des Nations Unies. Il faut que les victimes sortent de leur réserve et dénoncent les auteurs de ces actes ignobles », poursuit-il.


Décroissance des allégations mensongères


Tout au long de la séance, les participants ont été sensibilisés sur les mécanismes de dénonciation et de rapportage des incidents d’abus et d’exploitations sexuelles auprès de la MINUSCA.

La bonne foi qui devrait caractériser toutes les allégations portées à l’encontre des contrevenants aux règles de conduites du personnel de l’ONU, a aussi occupé une grande place dans les échanges. En effet, le fait d’inventer délibérément de fausses allégations, ou de signaler des allégations, même fondées, dans l’intention de nuire, amène dans un premier temps, l’ONU à prendre des mesures disciplinaires conservatoires, signale Mbette Mbainadjim, un officier du bureau déontologie et de discipline de la MINUSCA. Ainsi, « depuis le début de la campagne promouvant la tolérance zéro, il y a eu des dénonciations, des enquêtes sont en cours. En effet, certaines populations pensaient qu’en faisant des allégations fausses, elles pourraient avoir des compensations financières. Mais depuis la campagne, elles savent que ce n’est pas le cas. D’où la décroissance des allégations mensongères », a-t-il fait valoir.

Toutes allégations peuvent être signalées au bureau de la déontologie et de discipline de la MINUSCA, soit en personne à Bangui, ou dans ses bureaux régionaux de Bouar, Bambari et Bria; soit par téléphone, en appelant gratuitement le 4044 ou le +2367599445.