Les ex-combattants de Bouar à l’école de la résolution de conflits

1 sept 2016

Les ex-combattants de Bouar à l’école de la résolution de conflits

A l’initiative de la section DDR de la MINUSCA,  l’Institut canadien pour la résolution des conflits (ICRC) a organisé du 22 au 27 août 2016, à Bouar, une formation sur le dialogue communautaire et la gestion de conflits. Financée par la Mission, cette formation vise à promouvoir le dialogue communautaire en Centrafrique, dans le cadre de la mise en œuvre du pré-DDR et du futur Programme national de DDRR. 

Quelques 25 personnes, notamment des ex-combattants engagés dans le pré-DDR à Bouar, des membres de la société civile, ont pris part à cette formation basée sur le premier des quatre modules du Programme Tierce Partie Neutre (TPN) qui permet aux bénéficiaires d’ « apprendre à identifier les sources et les dynamiques des conflits, à clarifier les intentions, et à faciliter le développement de solutions qui mèneront à la réconciliation ».

Dans leurs présentations, Nicole Charron et Alain Paulin, les formateurs, ont expliqué aux participants que «lorsqu’un conflit surgit, deux options s’offrent à nous tous: l’envenimer ou le contenir. La tierce personne choisit de contenir le conflit et tente simplement d’encourager la négociation entre les parties en conflit. A cet effet, elle soutient la réflexion, applique les principes le TPN 1, aide à cerner les enjeux, valide les émotions, fait ressortir les intérêts et les besoins des parties en conflit, aide à générer les options susceptibles de résoudre le conflit, encourage l’individu à considérer un autre point de vue et fait dégager les étapes positives vers la résolution de conflit». 

Cette approche de médiation est un processus de construction ou reconstruction de la paix qui repose sur « l’autonomie et la confidentialité », soutiennent les formateurs, précisant que les personnes ou groupes de personnes concernées par des situations de conflits ou de ruptures de relations peuvent faire appel ou accepter l’intervention d’un tiers «impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision».

Cette expérience concrète des processus de prévention et de résolution de conflits, des connaissances et du savoir-faire, les ex-combattants la jugent utiles dans leur rôle d’acteurs de paix dans les quartiers et communautés. «Je pense que la TPN est l’alternative à la résolution de la crise centrafricaine. Je prends l’engagement devant les autorités de la MINUSCA de mettre à profit ces nouvelles compétences acquises durant la formation. Je ferai la sensibilisation auprès de mes camarades, frères, sœurs et parents pour un retour définitif de la paix», a promis Patrick Boutele-Zemba, secrétaire général des Anti balaka de Bouar, à l’issue de la formation. Un autre participant a confié avoir appris à ne plus porter de jugements de valeur sur des personnes et va désormais chercher à comprendre les motivations profondes, les intérêts et les besoins des parties en conflit.

A la cérémonie de clôture de la formation, Christine Kapalata a invité les participants à mettre ces connaissances et compétences au service de leur communauté, pour un retour définitif à la paix. « Votre pays est immensément riche et fertile. Je vous convie à semer les graines de la paix pour une Centrafrique unie. Je salue votre engagement pour la paix et la réconciliation», a-t-elle déclaré.

Le Coordonnateur régional du programme DDR pour le secteur Ouest, Anatole Clément Bannem, a pour sa part salué « le sérieux et la considération » dont les participants ont fait montre. « Cette attache particulière à la formation démontre la volonté des ex-combattants de tourner la page de la crise et d’en ouvrir une autre avec un avenir prometteur », a-t-il conclu. 

Les bénéficiaires de la formation ont eu droit à des certificats de participation au Programme Tierce Partie Neutre 1.