Lutte contre les violences sexuelles liées au genre en milieu carcéral: les agents pénitentiaires désormais opérationnels

22 mar 2016

Lutte contre les violences sexuelles liées au genre en milieu carcéral: les agents pénitentiaires désormais opérationnels

Ouvert le 10 mars 2016, l’atelier sur le thème des « questions liées au genre et violences sexuelles en milieu pénitentiaire », organisé par la Section des Affaires Judiciaires et Pénitentiaires et l’Unité Genre de la MINUSCA en partenariat avec le Ministère centrafricain de la Justice, a été  clôturé  le vendredi 18 mars 2016 dernier au quartier général de la MINUSCA, en présence de la Cheffe de l’Unité des Affaires pénitentiaires de la Mission, Ingrid Jeunhomme, de la chef de la section Genre, Gladys Atinga et du Directeur général des services pénitentiaires, représentant le ministre de la Justice, El Hadj Abacar Dieudonné Nyakanda.

Délivrée à l’intention de 30 régisseurs des établissements pénitentiaires et 30 greffiers, surveillants et semainiers des prisons, cette formation a eu pour objectif de prévenir les violences basées sur le genre en vue d’un meilleur respect des Droits de l’Homme.

Car, les établissements pénitentiaires font face aux défis issus des conséquences des dernières crises socio- politiques qui ont affectées la République centrafricaine. Les détenus aussi bien que le personnel pénitentiaire font l’objet d’actes de violences mettant en cause les droits humains. Le dernier incident en date remonte, en effet, au 17 février 2016, où une détenue à la prison pour femmes de Bimbo a été victime de viol de la part d’un militaire de l’armée nationale.

« Il est vrai qu’il s’agit d’un cas isolé, mais cela a été bénéfique pour nous de comprendre les enjeux et les implications en cas de mauvais traitement sur un détenu », s’est exprimé le régisseur principal de la maison d’arrêt de Birao, Dangha Alain Bertrand, a l’issue de la formation.

La MINUSCA appuie le système pénitentiaire centrafricain, par le biais d’un vaste programme de renforcement des capacités techniques et professionnelles du personnel, conformément à son mandat de restauration de l’autorité de l’Etat. Aussi, « confiant des acquis de cet atelier en termes d’outils et de connaissances relatifs aux questions liées aux violences basées sur le genre et aux violences sexuelles en milieu carcéral, vous êtes désormais les personnes ressources sur lesquelles peut compter l’Administration pénitentiaire centrafricaine » désormais, afin de relever les défis auxquels elle sera appelée à résoudre, s’est réjoui la cheffe de l’unité des affaires pénitentiaires de la MINUSCA.

Rappelons que la plupart des agents des établissements pénitentiaires centrafricains ont appris la profession sur le tard. Les divers défis structurels, financiers et humains  ont été sérieusement aggravés par les conséquences des dernières crises socio-politiques qui ont affecté la RCA. La surveillance des prisons et maisons d’arrêt était alors assurée par des personnels militaires non formés à la profession pénitentiaire. Pour l’histoire, les personnels professionnels existants avaient été recrutés seulement en 1995, en 2008 et en 2012. Certains avaient  été  formés hâtivement pour répondre aux besoins criants de personnels pénitentiaires. D’autres en fin de formation depuis 2012, étaient toujours en attente d’intégration trois ans plus tard.