Prévention du génocide : l’importance de l’alerte précoce et de la lutte contre l’impunité

18 mai 2016

Prévention du génocide : l’importance de l’alerte précoce et de la lutte contre l’impunité

 
Depuis le 17 mai  la Centrafrique est dotée d’un Comité national de prévention du génocide. Pour l’occasion le conseiller spécial des Nations Unies sur la prévention du génocide,  Adama Dieng était présent à Bangui où il a été reçu par le président de la République et le Premier ministre pour parler de paix, de réconciliation et de lutte contre l’impunité.
Il a également participé à la cérémonie de mise en place du Comité national de prévention du génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et toutes les formes de discrimination, présidé par Me Bruno Gbiegba.
Le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide a souligné qu’il ne saurait y avoir de réconciliation sans justice, saluant « l’engagement des autorités du pays à mettre un terme au régime d’impunité qui a trop longtemps prévalu en Centrafrique ».
Avec le Président Faustin Archange Touadera, il a été surtout question de la paix « le bien le plus précieux, surtout dans un pays sorti d’une longue nuit, faite de violence et d’atrocités», a indiqué M. Dieng. Il s’est dit très satisfait  de l’engagement des plus hautes autorités du pays à appuyer le Comité National de Prévention du Génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et toutes les formes de discrimination.
Ce comité « vise essentiellement à faire un travail d’alerte précoce, mais aussi à renforcer le processus de réconciliation, à promouvoir la paix, le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine ».Autre source de satisfaction, la promesse des autorités de « tout mettre en œuvre pour que la Commission nationale des droits de l’Homme devienne une réalité dans ce pays. »
Ces dispositions, indique-t-il,  permettront d’identifier à temps les facteurs de risque qui, s’ils ne sont pas maîtrisés,  peuvent déboucher sur des actes criminels.
 « La vérité est qu’il y a des hommes et des femmes qui ont peut-être utilisé la religion pour manipuler. Il est temps que tout le monde se retrouve, que l’on soit musulman ou chrétien ou d’ethnies différentes. », a-t-il ajouté.
Le renforcement de l’éducation civique a aussi été au centre des discussions : « Il est essentiel aujourd’hui que la jeunesse centrafricaine soit animée des valeurs que sont l’unité, la liberté, la démocratie », a dit Adama Dieng.
Il a salué l’initiative de la ministre des Affaires sociales et de la réconciliation nationale, Virginie Baikouna,  d’organiser le 11 mai  la première la Journée à la mémoire des victimes des conflits en Centrafrique.  « Il est essentiel que les victimes aussi retiennent l’attention nationale et que l’on ne parle pas seulement des belligérants ».