Rassurer les populations du PK12 et de Bégoua après les tentatives d’incursion des groupes armés

14 jan 2021

Rassurer les populations du PK12 et de Bégoua après les tentatives d’incursion des groupes armés

Deubalbet Wewaye

Il est environ 11h30 minutes, dans la matinée de ce jeudi 14 janvier 2021, quand le cortège du Chef de la Force de la MINUSCA a fait son premier arrêt à la barrière du PK12, principale entrée dans la ville de Bangui du côté Nord. Cette visite du Commandant de la Force MINUSCA intervient 24h après les violents affrontements qui ont eu lieu dans cette partie de la capitale centrafricaine entre une coalition de groupes armés et les Forces armées centrafricaines (FACA) et de ses alliés, appuyées par la MINUSCA. 

Sitôt les civilités militaires faites, le Général Daniel Sidiki Traoré a été informé par un Casque bleu rwandais de la MINUSCA des dernières évolutions de la situation. Puis, le cortège avance et marque un deuxième arrêt au PK13, précisément au quartier « Yembi 1 ». Ici, le General Sidiki, est descendu du véhicule et est allé spontanément vers les populations massées tout au long de la route goudronnée. Après salutation, un groupe de jeune, une dizaine le prend en aparté et lui explique leurs craintes.

« Nous sommes content que vous soyez là. Hier nous étions avec vos éléments. Avec nos informations, nous les avons aidés à identifier et à repousser les assaillants », dit l’un d’entre eux, tout en ôtant poliment sa casquette vissée sur la tête. Ce dernièr rajoute qu’ils sont prêt à faire plus, mais par peur d’éventuels représailles, il leur faut un canal de communication beaucoup plus discret avec la Mission onusienne.

« Vous êtes de braves gens. Votre pays peut être fier de vous. Continuez de nous aider en nous donnant de vraies informations, cela nous permettra de neutraliser ces assaillants », a renchérit le Chef de la Force.   

L’entretien avec le groupe de jeune terminé, le General Sidiki est à nouveau sollicité par un groupe de trois femmes. L’une d’elles, au bord des larmes ne tarit pas de remerciement envers la MINUSCA et son leadership. « Nzapa â bata alla », lance-t-elle en Sangho. Entendez : « Dieu vous bénisse ». Elle rajoute : « Sans la MINUSCA, c’est notre corps qui serait à la place de celui du rebelle que vous voyez là-bas », dit-elle en désignant une dépouille en état de putréfaction au bord de la route, identifiée comme étant celle d’un élément rebelle.

Le Commandant de la Force de la MINUSCA recueille attentivement les encouragements mais aussi les doléances des populations, tout en demandant à son staff de prendre soigneusement des notes. Il ordonne à ces derniers d’appeler d’urgence la Croix-Rouge pour qu’elle puisse venir débarrasser le corps de l’assaillant qui gisait toujours au sol et au soleil.  « Il va pourrir là, nous ne l’enterreront pas. Il ne mérite pas une sépulture. C’est un ennemi de la RCA », balance un jeune homme.

A 12H05 minutes, le cortège s’ébranle en direction du centre de la Commune de Bégoua et emprunte l’axe principale qui mené à Boali. Nouvel arrêt. Ici aussi, il y a eu des combats. Et le Commandant de la Force veut aller un peu plus loin pour marquer la présence de ses camarades. Pour cela, il entame une patrouille pédestre avec les Casques bleus rwandais. C’est pour lui une façon de rassurer les habitants. « Il nous faut cette interaction avec la population parce qu’elle doit savoir que ce pour quoi nous sommes là motive notre mission et que main dans la main nous irons de l’avant pour la paix et la sécurité », a confié le Général Sidiki.

A4P