Un comité de prévention du génocide désormais en place en RCA

17 mai 2016

Un comité de prévention du génocide désormais en place en RCA

Ce comité contribuera aux objectifs du développement durable. Car, sans la justice, la sécurité et la paix, il n’y aura pas de développement, a déclaré Adama Dieng, Secrétaire général adjoint et  Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide. C’était lors de l’installation du comité national pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes contre l’humanité et toute forme de discrimination, ce 17 mai 2016 à Bangui où il séjourne du 16 au 20 mai.

Ce Comité composé de 36 membres (29 de Bangui et 7 des régions) a été installé en présence de plusieurs personnalités parmi lesquels le Ministre de la Justice, des droits de l’Homme et garde des sceaux, Flavien Mbata, des membres du corps diplomatique et de représentants de la MINUSCA.

Ses membres sont les représentants des départements ministériels, de la société civile, des associations de  femmes, de  jeunes, des leaders religieux. Son rôle consistera au monitoring et à la surveillance du respect des obligations de la Centrafrique en matière du respect des droits de l’Homme. Il  identifiera des  causes et signaux  qui peuvent conduire à ces situations et contribuera au renforcement du processus de réconciliation par l’organisation de forums de paix et des initiatives qui rapprochent les populations.

Selon Adama Dieng, tant qu’on ne respectera pas les droits de l’homme et qu’on ne combattra pas l’impunité, il faut craindre que l’on puisse voir les erreurs du passé se répéter. Et d’avertir que quand les crimes de génocide, de guerres, contre l’humanité, se présentent, c’est qu’il y a eu un préalable, des signes qui n’ont pas été maîtrisés. « C’est pour cette raison que mon bureau a établi un cadre d’analyse de ces actes criminels », a-t-il souligné avant de préciser que par actes criminels tels des  crimes de génocide, de guerre,  et crimes contre l’humanité dont le nettoyage ethnique.

Le Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la prévention du génocide a mentionné qu’il faut surtout impliquer la jeunesse dans ce comité et tenir compte de ses propositions.  « Nous sommes aujourd’hui dans une phase où la jeunesse en Centrafrique ou ailleurs rencontre beaucoup de difficultés et où elle est devenue une cible facile pour les destructeurs radicaux. Aujourd’hui ces montres de Daesh qui se nomment Etat Islamique ou Boko Haram au Nigeria n’hésitent pas à recruter dans  la jeunesse»Mais aussi et surtout, a-t-il proposé, « il faut que la communauté internationale aide économiquement sur le terrain pour que cette jeunesse puisse avoir accès à l’emploi ».

Le Ministre de la Justice, à son tour, a promis que ce comité sera un instrument tessentiel, non seulement pour la prévention des crimes de génocide, mais aussi un outil stratégique pour la consolidation de la paix et la cohésion nationale. Et d’ajouter : « La création de ces comités nationaux marque un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité en Afrique, et particulièrement dans notre région des grands lacs ».

Le ministre Flavien Mbata pour rappeler en forme de conclusion que : « la restauration d’un état de droit dans lequel règne une justice impartiale et indépendante est l’une des priorités du projet de société du Chef de l’Etat».

Les membres du comité nouvellement installé seront formés par des experts en droit venus de tous les horizons, du 17 au 19 mai 2016 et sortiront un plan d’action qui guidera leur travail.

Rappelons que depuis le 3 juin 2015, la Centrafrique s’est dotée d’une loi instaurant la Cour pénale spéciale qui a compétence pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commis sur le territoire de la Centrafrique depuis le 1er janvier 2003.