Mille emplois directs dont 35% pour les femmes. C’est l’objectif poursuivi par le projet intégré d’appui à la stabilisation et au relèvement communautaire dans le 3^ème arrondissement de Bangui, dont le lancement a eu lieu, ce jeudi 27 avril 2017 au marché Kokoro du quartier Kilomètre 5 (PK5).

Les tensions sociales et les violences intercommunautaires survenues ces dernières années à Bangui ont, en effet, eu un impact considérable sur la vie dudit arrondissement, considéré comme l’un des  poumons économiques du pays. Il s’agit notamment de l’émergence de nombreux  jeunes en situation de délinquance, d’abandon ou déperdition scolaire, de chômage et/ou de sous-emploi. À cela s’ajoutent les personnes affectées directement par les effets des conflits armés : déplacés internes ou refugiés de retour, personnes ayant accueilli des déplacés internes ou refugiés, entre autres.

Soutenu par la MINUSCA à travers l’initiative Jeunes à risque et le Génie militaire du contingent Indonésien en collaboration avec le gouvernement centrafricain et le   -Système des agences des Nations Unies en RCA dont le PNUD qui est l’un des principaux bailleurs, ce projet vise principalement à créer des emplois rapides au profit des jeunes à risque et des autres groupes vulnérables affectés par les conflits, à promouvoir le dialogue intra et intercommunautaire et à améliorer le cadre de vie des populations bénéficiaires. Ce qui permettra, à terme, une revitalisation de l’économie locale.

Il s’agira donc, pour le millier de jeunes recrutés dans le cadre de cette ‘’thérapie par l’emploi’’, d’effectuer, d’une part, des travaux d’intérêts publics tels que l’assainissement (curage des canaux d’évacuation des eaux usées, désencombrement des dépôts des déchets solides, désherbage) et la réhabilitation des infrastructures communautaires. D’autre part, ils sera question de participer activement aux séances de sensibilisation et de formation sur différentes thématiques en lien avec la cohésion sociale, la cohabitation pacifique, la création et la gestion des activités génératrices de revenus et l’insertion socioéconomique sur le marché de l’emploi.

Pour la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Coordonnatrice humanitaire et Représentante résidente du PNUD, Najat Rochdi, « cette démarche traduit notre volonté collective de contribuer ensemble et de façon décisive à la consolidation de la paix et de la sécurité en RCA», en offrant aux jeunes des alternatives durables pour  sortir de la précarité.

« Beaucoup reste encore à faire », a reconnu le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration Territoriale, Jean Serge Bokassa, non sans réaffirmer la gratitude de la RCA à la communauté internationale dans son ensemble pour son action en faveur du relèvement du pays. «  À travers ce projet, la MINUSCA et le gouvernement visent à promouvoir une approche novatrice pour la création d’opportunités d’emploi en faveur des populations vulnérables (…) car, dans certaines situations, les mots ne suffisent pas. Il faut se nourrir. Et ce projet a pour vertu de concilier l’ensemble de ces paramètres », s’est réjoui le chef de la délégation gouvernementale.

Le président de l’Assemblée nationale, le député Karim Meckassoua a, pour sa part, insisté sur l’importance de l’implication effective des jeunes dans les initiatives de développement communautaire et ce quel que soit leurs milieux d’origines, leurs ethnies ou religions. En outre, il a indiqué que seuls les jeunes sont en mesure de redorer l’image du troisième arrondissement qui était le grenier, le poumon économique de la ville de Bangui d’où la nécessité qu’ils s’investissent corps et âme pour la réussite du projet. C’est entouré de la Représentante adjointe du Secrétaire, des membres du gouvernement et des élus locaux de PK5, qu’il a donné le premier coup de pioche marquant ainsi le démarrage officiel des activités du Projet intégré d’appui à la stabilisation et au relèvement local dans le 3^ème arrondissement.

Il est à noter qu’à terme, des mécanismes d’intermédiation entre les jeunes bénéficiaires et les organismes en charge de la formation professionnelle et du financement des activités génératrices de revenus seront prises mis en place.