Vakaga : Le Commandant des FACA et la MINUSCA appellent à dénoncer les abus sexuels

29 nov 2023

Vakaga : Le Commandant des FACA et la MINUSCA appellent à dénoncer les abus sexuels

Mamouda TANKOANO 

Le Commandant du contingent zambien de la MINUSCA, Moses Shapwaya, et le Chef de détachement des Forces armées centrafricaines (FACA) de Birao, Moise Piaka, ont appelé la population de Bourra, localité située à environ 30 kilomètres de Birao, chef-lieu de la préfecture, à dénoncer sans crainte tout abus ou exploitation sexuel impliquant les Casques bleus et les FACA. C’était au cours d’une rencontre de réflexion avec les leaders religieux traditionnels et coutumiers, organisée dans le cadre des 16 Jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles.

Au cours de cette rencontre organisée par le bureau de la MINUSCA à Birao, le Commandant du contingent Zambien de la MINUSCA, Moses Shapwaya, s’est voulu ferme. « Nous sommes ici pour vous protéger. Si vous êtes victimes ou au courant d’un cas de viol, d’abus ou exploitation sexuel, venez à la MINUSCA et dénoncer les auteurs. Nous allons prendre des mesures qui siéent », s’est-il adressé aux femmes et jeunes du village de Bourra. « Ce que vous voyez sur cette image ne doit pas être fait par un militaire. Vous voyez bien un militaire qui force une jeune fille à avoir une intimité non consentante avec lui. C’est du viol », a de son côté soutenu le Commandant FACA, Piaka Moise, brandissant l’image d’un soldat en train de vouloir violer une jeune fille.

Le représentant du préfet de la Vakaga, David Robert MARGOE, qui participait aussi à la réunion encouragé les leaders religieux traditionnels et coutumiers à accorder aux femmes et jeunes filles, la place qu’elles méritent dans la société. Car, a-t-il insisté, autant que le garçon, la jeune fille doit aller à l’école. « Sinon, notre pays, la Centrafrique, n’aurait pas eu de femme comme Présidente de la République », a-t-il conclu. Lors de cette rencontre organisée dans le cadre des 16 Jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles, différentes Sections de la MINUSCA ont sensibilisé la population sur l’importance du respect des droits des femmes et jeunes filles ainsi que sur les types de violences basées sur le genre, leurs conséquences, les voies de dénonciation des auteurs, les sanctions encourues par les auteurs et l’accompagnement des victimes.

Pour sa part, le Chef du bureau de la MINUSCA, Jean Emile Nkiranuye, a insisté sur la dénonciation et la collaboration des leaders religieux traditionnels et coutumiers pour lutter efficacement contre toutes formes de violences faites aux femmes et aux jeunes filles. « Quand il y a un cas de viol, n’essayez pas d’arranger les choses à l’amiable. Il faut porter l’affaire devant les juridictions compétentes pour que l’auteur soit puni. Cela pourra servir d’exemple », a-t-il soutenu. 

Dans la Vakaga, le lancement des 16 jours d’activisme a notamment été marqué par une marche qui a mobilisé près de 1500 personnes dans la localité de Terfel à 20 kilomètres de Birao.