Des recommandations pour éradiquer les violences sexuelles liées aux conflits en RCA  

21 nov 2023

Des recommandations pour éradiquer les violences sexuelles liées aux conflits en RCA  

Cynthia Nasangwe

Une table ronde sur la lutte contre l’impunité pour les crimes de violences sexuelles liées aux conflits en République centrafricaine (RCA) s’est tenue du 15 au 17 novembre 2023, à Bangui. Le ministre de la Justice et garde des sceaux, Arnaud Djoubaye Abazène, et la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en charge des violences sexuelles dans les zones de conflits, Pramila Patten, y ont participé.

Cette table ronde, initiative des autorités centrafricaines, organisée avec le soutien de la MINUSCA et des agences des Nations Unies avait pour objectif de permettre le dialogue entre les autorités nationales et locales, les associations des victimes et survivantes, les acteurs de la société civile ainsi que les représentations diplomatiques en vue de la mise en œuvre des priorités en matière de réponse judicaire et non-judiciaire aux violences sexuelles liées aux conflits en RCA.

Le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, a affirmé que le gouvernement centrafricain s'était engagé à mener des actions courageuses et rigoureuses en termes de plaidoyer, en vue de dénoncer sans réserve les crimes de violences sexuelles. « Cette table ronde de haut niveau est une opportunité donnée aux acteurs judiciaires et non judiciaires d'échanger sur les priorités de la lutte contre les violences sexuelles exclusivement liées aux conflits, sur les bonnes pratiques et les défis assortis des recommandations pour la mise en cohérence du cadre juridique des actions et des mesures de protection des victimes et témoins, ainsi que pour la réparation des préjudices de graves crimes commis en République centrafricaine ».

Même si les États ont la responsabilité juridique de mettre fin à l'impunité et de poursuivre en justice tous les responsables de violences sexuelles liées aux conflits, à ce jour, très peu d'auteurs ont été traduits en justice. Cependant, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU a félicité le gouvernement centrafricain pour les efforts mis en œuvre pour lutter contre l’impunité. « Je félicite le président son Excellence, Faustin Archange Touadera, pour son engagement inébranlable en faveur de cette cause qui constitue l'un des grands défis de notre époque en matière de paix, de sécurité et d'État de droit… Je salue l'organisation de cette table ronde qui témoigne de cette détermination et qui rassemble aujourd'hui décideurs politiques, agences des Nations Unies, représentants de la société civile et des survivants eux- mêmes pour éclairer la recherche de solutions, surtout en matière de renforcement de justice », a-t-elle déclaré.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a affirmé l'importance d'adopter une approche centrée sur les survivants, qui respecte leurs droits et donne la priorité à leurs besoins en garantissant qu'ils reçoivent des soins requis sans discrimination négative.

Djangala Fall Miriame, survivante, s ’est réjouie de la tenue de cette table ronde qui va porter loin la voix des survivants des violences sexuelles liées aux conflits : «Cette Table ronde a vraiment parlé de notre histoire devant tout le monde et sur le plan international, pour nous prendre en charge parce que nous sommes abandonnés à notre triste sort. Aujourd’hui, nous sommes en train de briser le silence et de parler de notre histoire. Je suis très contente ».

Cette table-ronde a été un espace de réflexion stratégique pour faire le point sur ce qui manque dans les politiques et la pratique, tout en cherchant à combler le déficit de mise en œuvre. Elle a abouti à des recommandations qui guiderons les parties prenantes dans la lutte contre les crimes de violence sexuelle en période de conflits en RCA.