Ex-combattants : réduire et prévenir les violences par la réinsertion sociale

27 avr 2016

Ex-combattants : réduire et prévenir les violences par la réinsertion sociale

Ils ont décidé de tourner la page des violences en Centrafrique. Ils ont rendu les armes et veulent maintenant se réinsérer. En attendant que commence un programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), quelque 3.000 ex-miliciens, dont 1.500 anti-Balaka, 1.000 ex-Seleka et 500 éléments de milices d’auto-défense vont bénéficier d’un soutien pour leur retour à la vie civile.
 
Cette opération dite de « profilage »  a débuté lundi à Bangui avec 66 premiers volontaires, et prendra fin lorsque tous les ex-combattants auront été enregistrés. Elle vise avant tout à réduire les violences dans la capitale en offrant des activités génératrices de revenus.
 
« Le temps des violences  est terminé, je veux donner un sens à ma vie en faisant une activité et j’ai besoin de soutien pour réussir cette reconversion », explique Bienvenu[1], 23 ans, ancien milicien « anti-Balaka ».
 
Cette initiative, menée par la MINUSCA en collaboration avec le gouvernement centrafricain,  « résulte d’une volonté  d’aider les jeunes à voir l’avenir d’une manière différente. Nous voulons donner un espoir à la jeunesse », a indiqué Diane Corner, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies, en visite mardi sur le site d’enregistrement de Boy Rabe, dans le quatrième arrondissement de Bangui.
 
« En attendant la mise en place du programme DDR, il est urgent de réduire les violences en occupant les combattants autour de projets qu’ils choisiront eux-mêmes. Nous envisageons le mode associatif des activités génératrices de revenus », a précisé Apollinaire Michel Bangui du Haut-commissariat au DDR-RSS (Réforme du secteur de la Sécurité), représentant le gouvernement centrafricain.
 
« Une fois enregistrés,  les ex-combattants seront regroupés par catégories socio-professionnelles de leur choix, pour favoriser la cohésion sociale ; une fois formés, on leur donnera les moyens d’intitier des activités leur permettant de subvenir à leur besoin ; c’est la phase du pré-DDR », a-t-il poursuivi.
 
Outre Bangui et ses environs, l’opération de profilage des ex-combattants se déroule actuellement  à Paoua, dans la préfecture de l’Ouham-Pende.