La Cour pénale spéciale a désormais son siège

13 nov 2020

La Cour pénale spéciale a désormais son siège

Deubalbet Wewaye 

Le bâtiment flambant neuf qui servira désormais de cadre d’exercice à la Cour pénale spéciale (CPS) a été officiellement inauguré, le vendredi 13 novembre 2020 à Bangui. La cérémonie présidée par le Chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, a également enregistré la présence de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Denise Brown, d’éminents membres d'institutions nationales, de représentations diplomatiques et consulaires ainsi que des associations des victimes.

C’est l’ancien Tribunal de Grande Instance de Bangui qui est ainsi entièrement réhabilité, agrandi, équipé et doté de moyens modernes de sécurisation. Entamés en juillet 2018, les travaux de réhabilitation et d’extension des bâtiments de la CPS comprennent entre autres une clôture, un socle de l’antenne parabolique, un nouveau bâtiment principal de deux niveaux comprenant 42 bureaux, un bâtiment de service, un SAS de sécurité, quatre miradors, deux blocs de trois modules préfabriqués, ainsi que le parking extérieur aménagé.

Pour la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Denise Brown, « l'inauguration du bâtiment de la Cour pénale spéciale est un signe fort de l’engagement du gouvernement, appuyé par ses partenaires dans la lutte contre l’impunité». En effet, d’un cout estimé à 620 millions de Francs CFA, la réalisation de cette infrastructure a été rendue possible grâce à la mobilisation des partenaires techniques et financiers de la RCA que sont, la MINUSCA, le PNUD, l’Union Européenne, les Etats-Unis, la France et les Pays-Bas.

C’est un sentiment de satisfaction pour la Coordonnatrice des associations des victimes de la crise centrafricaine, Francine Evodie Ndemade. « En tant que fille de ce pays, je ne peux que me réjouir et garder espoir. Mais jusque-là il ny a pas encore un acte fort de la CPS. Il faut que le gouvernement porte aussi un regard sur les victimes », a-t-elle tout de même plaidé.

« La machine judiciaire est en marche. Il y a un temps pour commettre des crimes, mais il y a également un temps pour répondre de ses actes criminels devants la justice », a renchéri le Président de la Cour, Landry Michel Louanga, rassurant tous ceux et celles qui s’inquiètent de la lenteur de la CPS et qui se demandent où en est cette juridiction avec les missions qui lui sont allouées.

Pour mémoire, la CPS a été créée par la loi n°15.003 du 3 juin 2015. Elle est compétente pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits de l’Homme et les violations graves du droit international humanitaire, commis sur le territoire de la République centrafricaine depuis le 1er janvier 2003. Il s’agit d’une juridiction spéciale intégrée dans le système judiciaire national pour une durée de cinq ans renouvelables.

A4P