Ouham: La MINUSCA sécurise plus de 5000 déplacés à Markounda, après des violences entre groupes armés à Bodjomo

13 jan 2018

Ouham: La MINUSCA sécurise plus de 5000 déplacés à Markounda, après des violences entre groupes armés à Bodjomo

Une mission conjointe MINUSCA - autorités locales (Préfet, commandant de brigade de la gendarmerie, commandant des forces armées de la zone, et l’Évêché), s’est rendue le 05 janvier 2018 à Markounda, localité située à 145 Km au nord de Bossangoa. L’objectif de cette visite était d’évaluer la situation sécuritaire après les affrontements qui ont opposé, le 29 décembre 2017, des éléments armés RJ aux Ex-Seleka à Bodjomo, puis le 02 janvier 2018 à Markunda-centre. Il s’agissait également de la situation sécuritaire sur les axes Kouki-Bodjomo-Markounda, Markounda-Nanga et Boguila-Nana Bakassa.

Une semaine après ces évènements, la plupart des villages entre Kouki et Markounda demeuraient vides de leurs populations. Par peur des représailles, les habitants avaient trouvé refuge en brousse en attendant de meilleures informations sur la situation sécuritaire. Sur ce trajet de plus de 100 km, de nombreuses cases avaient été brulées dans trois villages, sans qu’on y enregistre  de victime en vie humaine. Même situation de logements désertés à Bodjomo où seuls les combattants ex-Seleka étaient visibles.

À Markounda, chef-lieu de sous-préfecture située à environ trois kilomètres de la frontière tchadienne, les populations fuyant les combats ont trouvé refuge à l’école catholique qui a quelques mètres de  la base des Casques bleus de la MINUSCA. Elles ont été dénombrées et prises en charge par les éléments du bataillon camerounais, en témoigne le comité de crise mis en place dès le début de la crise. « Les Casques bleus ont sécurisé les 5028 déplacés comme il se doit. Ils ont circonscrit les lieux où les déplacés dorment », s’est réjoui le président du comité de crise à Markounda, Cyriaque Ndoubaningua.

Dans ce refuge, les ménages tentent de reprendre la vie en s’efforçant de reprendre  les activités qu’ils menaient avant les affrontements. Pour cette enseignante de l’école maternelle de Markounda, Odette Service, « les Casques bleus ont beaucoup travaillé. Ce sont eux qui font que nous sommes toujours à Markounda.  S’ils n’y étaient pas, on n’aurait pas pu rester ici. »

Le préfet de l’Ouham, Marcel Guela, qui s’est rendu à deux reprises en trois jours à Markounda, a, pour sa part, félicité la mission onusienne pour le travail effectué : « nous travaillons main dans la main. La MINUSCA nous aide dans toutes nos missions ».

Signalons que la base de la MINUSCA à Markounda avait été retirée, puis rouverte au cours du deuxième trimestre de 2017 sur insistance des autorités préfectorales et des populations. Les différentes missions d’évaluation de la situation sécuritaire qui ont suivi avaient montré que la présence des habitants à Markounda-centre était liée à celle des Casques bleus. Ces derniers ont d’ailleurs intensifié les patrouilles et les réunions de sécurité avec les autorités locales et les représentants des groupes armés, afin de venir à bout de tout sentiment d’insécurité.