Pour une cohésion sociale entre éleveurs et agriculteurs à Kouki

23 juil 2015

Pour une cohésion sociale entre éleveurs et agriculteurs à Kouki

A Kouki, dans la sous-préfecture de Nana Bakassa (305 Km au nord de Bangui), les aires agricoles sont régulièrement endommagées par les bovins en transhumance, occasionnant des frictions entre les communautés. De plus, les récentes violences à travers le pays ont entrainé, dans leur sillage, des vagues de combattants ex-Seleka qui, selon les habitants de Kouki, ne manquent aucune occasion de dépouiller aussi bien les villageois sédentaires que les éleveurs nomades dont le poids économique important attire les malfaiteurs. Ces derniers, qui disent avoir décidé de s’armer pour « défendre leurs troupeaux », sont accusés par les riverains de Kouki d’en faire usage pour déposséder les habitants du village.

En vue de pallier les tensions nées de ces différentes situations, les autorités locales de Nana Bakassa, aidées par les agences du système des Nations Unies et d’autres ONG en service dans la région, ont entrepris de restaurer la cohésion entre les deux communautés.

Une initiative saluée par la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) qui a organisé, le mercredi 22 juillet 2015, en collaboration avec le Ministère de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la Régionalisation (MATDR), une visite conjointe dans ladite localité en vue d’évaluer et de comprendre la dynamique de sécurité et le rôle de l'ONU dans la région et promouvoir la création de comités locaux de protection. « Les victimes de ce conflit sont des civils, des femmes, des enfants. Et le volet prioritaire du mandat de la MINUSCA, la protection des civils, exige que nous mettions nos efforts au service de l’Etat centrafricain en vue de prévenir et de mettre un terme aux exactions et aux conflits », a rappelé la Directrice de la Division des Affaires politiques de la MINUSCA, Mme Barrie Freeman, qui y intervenait au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye. «La MINUSCA est déterminée à faire tout son possible pour soutenir les autorités et les communautés à rétablir la sécurité et la cohésion sociale », a-t-elle en outre souligné. 

Ce soutien s’exprimera à travers la multiplication des patrouilles de dissuasion menées conjointement par la Police et la Force de la MINUSCA. Un premier pas qui sera suivi par d’autres, selon le chef de la composante Police de la MINUSCA, Luis Carrilho.

Cette rencontre a également été l’occasion pour le ministre de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et de la Régionalisation, Modibo Bachir Walidou, de sensibiliser les populations sur les conclusions du Forum de Bangui et le processus électoral en cours. « Bientôt vous recevrez des agents qui seront chargés de vous enregistrer sur la liste électorale. Ne manquez pas cette occasion unique d’apporter le changement que vous voulez pour notre pays la Centrafrique », a-t-il exhorté pour conclure.